· Choisir un endroit
du jardin ensoleillé, bien dégagé. Le dahlia n'aime ni
l'ombre, ni la mi -ombre, ni à être planté le long d'un mur (même au
soleil).
· Le sol doit être
bien drainé. L'humidité stagnante, notamment au printemps
et en automne, est source de pourritures mortifères.
· Si vous utilisez
du fumier de ferme, il doit être bien décomposé sous peine
de brûler les tubercules ou les racines des boutures. Si vous préférez
l'engrais chimique, ne forcez pas sur l'azote, du moins
à la plantation : vous souhaitez avoir des fleurs, pas une plante verte.
Choisissez plutôt un engrais du type 1/2 part de N, 1 part de P, 1 part
de K. Ne recourez à un supplément d'azote soluble que si, en saison,
les plantes végètent. Mais évitez l'apport d'engrais après le 15 août,
ce qui provoquerait des difficultés de conservation des tubercules l'hiver
suivant.
· Choisissez bien
vos tubercules. La législation européenne ne vous y aide pas : en assimilant
les tubercules de dahlias aux bulbes, elle fonde leur qualité supposée
sur leur calibre, c'est-à-dire, en l'occurrence, sur leur poids. Or,
la qualité végétative d'un tubercule de dahlia ne dépend ni de
son poids, ni de son volume. Elle dépend de la nature du collet.
Le collet est la base de la vieille tige de l'année passée, d'où repartira
la végétation au printemps. Plus cette tige est fine et entourée d'un
bourrelet net et bien marqué, meilleure sera la végétation. Il se trouve
que ces deux caractères se rencontrent plus fréquemment sur les petits
tubercules. Sachez-le !
· Dès la plantation,
élevez un infranchissable rempart de granulés limacides
autour de vos plantations. Les limaces, escargots et autres loches raffolent
des jeunes pousses de dahlias, qu'ils dévorent en terre avant qu'elles
ne pointent. Une plante endommagée à ce moment aura trois semaines de
retard à la floraison.
· Une fois que
la floraison débute, arrosez abondamment. Pas trois
gouttes tous les jours ; il vaut mieux mouiller beaucoup une ou deux
fois par semaine (10 à 15 l par plante, suivant le sol et le climat).
Ne mouillez pas le feuillage, ce qui favoriserait les maladies, ni
les fleurs, qui prendraient l'allure de caniches après le bain :
arrosez au pied.
· Dès les premières
gelées, arrachez soigneusement les souches, ôtez le surplus de terre
en tâchant de dégager les collets (pour diminuer le risque de pourriture
du collet en hiver), et rentrez-les dans un local non chauffé
où la température ne descend pas en dessous de 0°C et où elle ne monte
guère au-dessus de 12°C.
· Au printemps
suivant, séparez les souches en laissant un fragment de collet
sur chaque éclat et replantez. Vous pouvez procéder à cette
opération dès l'automne, mais elle est plus facile sur des souches
sèches.
Vous voilà reparti
pour une nouvelle saison. Si tout s'est bien passé, vous avez multiplié
le nombre de vos dahlias par quatre ou cinq. Il ne vous restera bientôt
qu'à racheter le jardin du voisin pour avoir suffisamment de place…
A partir de ces
quelques principes, toute variation est possible : améliorez selon votre
expérience, selon ce que vous souhaitez obtenir, selon ce qui vous amuse.
Par exemple, vous pouvez faire des boutures : c'est très
facile et couronné de succès dans 90% des cas, même sans aucun matériel.
Les boutures peuvent être faites en pleine terre dès que les plantes
ont 7/8cm de haut. Retirez les plus petites pousses, celles qui ne donneraient
rien que des feuilles. Tâchez de les avoir à ras du tubercule (déterrez
un peu autour de la tige convoitée), ôtez les feuilles sur le tiers
inférieur de la plantule et plantez-là tout de suite dans
un endroit aéré et ensoleillé, en enterrant le tiers inférieur et en
arrosant abondamment. Pas besoin d'hormones de bouturage. Vous venez
de faire une bouture à talon. Il lui faudra environ deux
semaines pour reprendre. Surtout ne l'arrosez pas trop souvent : la
pourriture est la première cause d'échec.
Bien sûr, c'est
mieux si vous disposez d'une serre. Vous pouvez ainsi faire démarrer
les tubercules dès février, bouturer toutes leurs pousses (et il y en
a beaucoup, car il en revient au fur et à mesure que vous en enlevez),
qui pourront être aptes à la floraison aussi tôt en saison qu'une plante
issue d'un tubercule, surtout si elle est pincée au-dessus de la 3ème
paire de feuilles, favorisant ainsi la ramification.
Si vous souhaitez
avoir de grosses fleurs, éboutonnez et ébourgeonnez. Cette
pratique consiste à supprimer les boutons et bourgeons latéraux, sur
une, deux rangées ou davantage, pour ne laisser que le bouton terminal.
Les fleurs ne sont pas moins nombreuses, car les bourgeons axillaires
situés plus bas sur la plante se développent, donnant des branches que
l'on traitera de la même manière.
Il existe des grandes
différences dans les habitudes culturales selon les pays. Ainsi des
anglo-saxons, et particulièrement des américains. Vous pouvez vous en
faire une idée en consultant le site de la Société
Québécoise du Dahlia. C'est en français, bien sûr.
Les illustrations
de cette page sont extraites de l'ouvrage " Le Dahlia " par Louis
Cayeux, Paris, Editions Baillière et Fils, 1934 (repris par M. Labrousse,
in "Les Dahlias", même éditeur, 1950)
...Et pour
finir, une minute de franche rigolade : cette
petite perle saisie sur le web par notre ami Philippe Bourrat, et
qui a le mérite de montrer les limites des traductions automatiques.
Français vous parlé ? N'oubliez surtout pas de nourrir
vos plantes (au sein?) "tous les six semaines après l'accouchement"...