Quelques conseils de culture

 

Je ne suis pas un horticulteur professionnel. Que ceux-ci ne soient pas horrifiés par ce qui suit : ce n'est pas LA bonne façon de cultiver les dahlias, ce ne sont que quelques conseils fondés sur près de 40 ans d'expérience (j'ai commencé très jeune), parfois peu conventionnels (je le sais !).

Il y a finalement peu de principes fondamentaux dans la culture du dahlia. Mais il ne faut pas y déroger sous peine de catastrophe :

· Choisir un endroit du jardin ensoleillé, bien dégagé. Le dahlia n'aime ni l'ombre, ni la mi -ombre, ni à être planté le long d'un mur (même au soleil).

· Le sol doit être bien drainé. L'humidité stagnante, notamment au printemps et en automne, est source de pourritures mortifères.

· Si vous utilisez du fumier de ferme, il doit être bien décomposé sous peine de brûler les tubercules ou les racines des boutures. Si vous préférez l'engrais chimique, ne forcez pas sur l'azote, du moins à la plantation : vous souhaitez avoir des fleurs, pas une plante verte. Choisissez plutôt un engrais du type 1/2 part de N, 1 part de P, 1 part de K. Ne recourez à un supplément d'azote soluble que si, en saison, les plantes végètent. Mais évitez l'apport d'engrais après le 15 août, ce qui provoquerait des difficultés de conservation des tubercules l'hiver suivant.

· Choisissez bien vos tubercules. La législation européenne ne vous y aide pas : en assimilant les tubercules de dahlias aux bulbes, elle fonde leur qualité supposée sur leur calibre, c'est-à-dire, en l'occurrence, sur leur poids. Or, la qualité végétative d'un tubercule de dahlia ne dépend ni de son poids, ni de son volume. Elle dépend de la nature du collet. Le collet est la base de la vieille tige de l'année passée, d'où repartira la végétation au printemps. Plus cette tige est fine et entourée d'un bourrelet net et bien marqué, meilleure sera la végétation. Il se trouve que ces deux caractères se rencontrent plus fréquemment sur les petits tubercules. Sachez-le !

· Dès la plantation, élevez un infranchissable rempart de granulés limacides autour de vos plantations. Les limaces, escargots et autres loches raffolent des jeunes pousses de dahlias, qu'ils dévorent en terre avant qu'elles ne pointent. Une plante endommagée à ce moment aura trois semaines de retard à la floraison.

· Une fois que la floraison débute, arrosez abondamment. Pas trois gouttes tous les jours ; il vaut mieux mouiller beaucoup une ou deux fois par semaine (10 à 15 l par plante, suivant le sol et le climat). Ne mouillez pas le feuillage, ce qui favoriserait les maladies, ni les fleurs, qui prendraient l'allure de caniches après le bain : arrosez au pied.

· Dès les premières gelées, arrachez soigneusement les souches, ôtez le surplus de terre en tâchant de dégager les collets (pour diminuer le risque de pourriture du collet en hiver), et rentrez-les dans un local non chauffé où la température ne descend pas en dessous de 0°C et où elle ne monte guère au-dessus de 12°C.

· Au printemps suivant, séparez les souches en laissant un fragment de collet sur chaque éclat et replantez. Vous pouvez procéder à cette opération dès l'automne, mais elle est plus facile sur des souches sèches.

 

 

Vous voilà reparti pour une nouvelle saison. Si tout s'est bien passé, vous avez multiplié le nombre de vos dahlias par quatre ou cinq. Il ne vous restera bientôt qu'à racheter le jardin du voisin pour avoir suffisamment de place…

A partir de ces quelques principes, toute variation est possible : améliorez selon votre expérience, selon ce que vous souhaitez obtenir, selon ce qui vous amuse. Par exemple, vous pouvez faire des boutures : c'est très facile et couronné de succès dans 90% des cas, même sans aucun matériel. Les boutures peuvent être faites en pleine terre dès que les plantes ont 7/8cm de haut. Retirez les plus petites pousses, celles qui ne donneraient rien que des feuilles. Tâchez de les avoir à ras du tubercule (déterrez un peu autour de la tige convoitée), ôtez les feuilles sur le tiers inférieur de la plantule et plantez-là tout de suite dans un endroit aéré et ensoleillé, en enterrant le tiers inférieur et en arrosant abondamment. Pas besoin d'hormones de bouturage. Vous venez de faire une bouture à talon. Il lui faudra environ deux semaines pour reprendre. Surtout ne l'arrosez pas trop souvent : la pourriture est la première cause d'échec.

 

 

Bien sûr, c'est mieux si vous disposez d'une serre. Vous pouvez ainsi faire démarrer les tubercules dès février, bouturer toutes leurs pousses (et il y en a beaucoup, car il en revient au fur et à mesure que vous en enlevez), qui pourront être aptes à la floraison aussi tôt en saison qu'une plante issue d'un tubercule, surtout si elle est pincée au-dessus de la 3ème paire de feuilles, favorisant ainsi la ramification.

 

 

Si vous souhaitez avoir de grosses fleurs, éboutonnez et ébourgeonnez. Cette pratique consiste à supprimer les boutons et bourgeons latéraux, sur une, deux rangées ou davantage, pour ne laisser que le bouton terminal. Les fleurs ne sont pas moins nombreuses, car les bourgeons axillaires situés plus bas sur la plante se développent, donnant des branches que l'on traitera de la même manière.

 

 

Il existe des grandes différences dans les habitudes culturales selon les pays. Ainsi des anglo-saxons, et particulièrement des américains. Vous pouvez vous en faire une idée en consultant le site de la Société Québécoise du Dahlia. C'est en français, bien sûr.

 

Les illustrations de cette page sont extraites de l'ouvrage " Le Dahlia " par Louis Cayeux, Paris, Editions Baillière et Fils, 1934 (repris par M. Labrousse, in "Les Dahlias", même éditeur, 1950)

...Et pour finir, une minute de franche rigolade : cette petite perle saisie sur le web par notre ami Philippe Bourrat, et qui a le mérite de montrer les limites des traductions automatiques. Français vous parlé ? N'oubliez surtout pas de nourrir vos plantes (au sein?) "tous les six semaines après l'accouchement"...

 

 

 

 

 

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