J'ai essayé en 2006
Mis à jour le 4 janvier 2007
2006 n'a pas été une très bonne année au jardin
: trop chaud, trop sec, et cela trop longtemps. Peut-être aussi ma terre
commence-t-elle à s'épuiser un peu, malgré les amendements
que je lui apporte chaque année. M'enfin, je ne vais tout de même
pas déménager, tout de même ! Je me sens bien au fond de
mon chemin creux, dans ma vieille cahute aux murs de 50cm d'épaisseur
...surtout pendant la canicule ! Et où trouverais-je assez de place pour
accueillir tous mes pensionnaires tuberculés sans y laisser jusqu'à
mon dernier centime d'euro ?
Bon, alors on dit que c'était la fautedu temps. Il me reste à
espérer que 2007 sera plus convenable pour les dahlias.
Quoi qu'il en soit, j'ai tout de même découvert pas mal de choses
intéressantes cette année encore. Des américains (toujours)
pour la plupart, mais est-ce ma faute à moi s'il n'y a pas de grand
cultivar français cette saison ? Et est-ce ma faute si les nombreuses
variétés que j'ai fait venir d'Europe orientale sont arrivées
par des détours si complexes et improbables qu'il vaut mieux attendre
l'an prochain pour vous les présenter, que le Jardin Conservatoire de
la Société Française du Dahlia les ait suffisamment multipliés
pour pouvoir en offrir à la vente et vous éviter une pleine année
d'attente frustrante ? Quoique, quoique... après vous en avoir annoncé
la couleur...
Rappel pour patienter : mes élucubrations des années
passées restent en ligne; voyez ici 2000, 2001,
2002, 2003, 2004-2005.
Ah ! Encore une chose : le petit monde du dahlia français est en train
d'adopter la classification américaine pour faciliter les
échanges de documents. J'utilise encore cette année la classification
française, mais c'est sansdoute la dernière fois. Il est temps
de mémoriser les correspondances entre les
deux classifications !
Cliquez sur les images pour les agrandir
Pour trouver du français, il faut faire un peu
d'archéologie dahliaphile. Certes ce cultivar qui porte le nom
d'un ancien Secrétaire de la Société Française du
Dahlia (SFD) aujourd'hui décédé, montre quelques signes
du temps qui a passé : la fleur est un peu trop "hybride",
c'est à dire rubanée, pour le goût du jour; elle manque
aussi un peu d'épaisseur. Sans compter qu'on a fait de sacrés
progrès depuis 1952 sur ces coloris rouge foncé qui flirtent à
présent avec le noir cirage ! Et ce n'est pas le cas de celui-là.
Mais, si je vous en parle, ce n'est pas seulement pour avoir l'occasion vous
montrer la tête du Monsieur (merci
à Roland Delahaye, actuel Secrétaire Général de
la SFD, pour la photo) en plus de celle de la fleur. C'est surtout que cette
variété reste un grand classique du dahlia français, très
vigoureuse, extraordinairement prolifique, abondamment florifère, offrant
sa floraison bien dégagée du feuillage sur une tige longue et
exceptinnellement forte pour l'époque. Ces qualités là
sont bien modernes et valent la peine qu'on l'essaie. En plus, au bout de quelques
années, vous pourrez en ouvir un vrai commerce de gros, tant vous aurez
récolté de gros tubercules sains et potelés à la
conservation aussi facile que des pommes de terre ! Note : ***
Producteur : Jardin
Conservatoire de la SFD
Bracken Ballerina (Nauman, Australie, 1986), CAM, Ø mesuré 15cm, Mc (Bl/Rs)
Vraiment, je commence à apprécier les fleurs
de camélia ! Surtout quand on tombe sur une fleur comme celle de Bracken
Ballerina. Je me demande si "mélange clair" définit
parfaitement le coloris; pour moi c'est plutôt un rose très pâle
presqu'uni. Mais quel rose ! Un paroxysme de délicatesse. Un summum de
grâce. Un condensé de superlatifs. Et quelle substance ! Épaisse,
rigide, turgide, formidable. Et quelle texture ! Soyeuse comme celle d'un sabot
de Vénus. Ce n'est pas par hasard si ce cultivar est un classique chez
les anglo-saxons. Rien chez lui de mièvre ni de vulgaire; ni layette,
ni tutu "lac des cygnes", malgré son nom. De plus, la bête
produit une belle plante vigoureuse, de bonne floribondité. Il paraît
que sa multiplication est un cauchemar pour les professionnels. Dommage ! Il
va falloir aller le quérir outre atlantique Note : ***
Producteur : Art's Nursery (Canada)
Pour m'épater avec un semi-cactus jaune, il faut se lever de bonne heure
! Non pas que je n'aime pas le jaune, mais parce que le semi-cactus jaune, de
taille moyenne de surcroît, est une des denrées les plus abondantes
du marché du dahlia, spécialement chez les anglo-saxons (parce
qu'il ne brûle pas au soleil).Mais Chimacum Julia m'a paru vraiment
sortir du lot : d'abord, sa forme en coupe, très régulière,
très épaisse et originale le distingue de la foule des semi-cactus
standards issus de (ou voulant ressembler à) la perfection formelle classique
d'Hamari Accord; ensuite son jaune est exceptionnellement vif et lumineux
et en fait un des points de mire du jardin; enfin, sa végétation
puissante, sans problème (bien qu'un peu haute) en fa it une variété
facile de culture à conseiller à tout le monde. La plante est
de plus très florifère et bien prolifique. Enfin, un jaune enthousiasmant
! Note : ***
Producteur : Dan's Dahlias
M. Tapley, qui vit dans la banlieue d'Adélaide, aux antipodes, est un
des génies du dahlia à fleur de camélia (et pas seulement
de cette forme, dailleurs). Sans doute l'éloignement et la difficulté
que rencontrent les cultivars australiens à quitter l'île continent
sont elles des explications au temps qu'il a fallu à cette splendeur
pour arriver dans nos jardins d'Europe. Figurine est véritablement
magnifique. Je ne parlerai même pas de son délicat coloris rose
pastel uni, car ce qui fait son charme vient de sa forme : non seulement, celle-ci
s'avère d'une rare perfection, mais surtout ses ligules discrètement
incurvées et parfaitement équidistantes dans le sens de l'épaisseur
donnent l'impression d'une fleur qui va se refermer à l'approche du soir.
Il s'en dégage une sensualité, en même temps qu'une apparente
fragilité qui nous arrêtent et nous incitent à vouloir protéger
cette improbable beauté. Et pourtant, croyez-moi, Figurine n'a
nul besoin de notre protection : c'est une variété très
très vigoureuse, prolifique, florifère et tout et tout ! Une providence
pour l'amateur. Essayez, et vous m'en direz des nouvelles... Note : ***
Producteur : Jardin
Conservatoire de la SFD
Encore une variété bien injustement méconnue.
Classée par l'American Dahlia Society en pourpre, je dois avouer
que je la vois plutôt mauve soutenu. Sa forme est rare et recherchée
: c'est un décoratif dentelle, à la fois bien fimbrié et
bien décoratif. Sa végétation est puissante; sa floraison
très abondante et très soutenue, jusqu'en fin de saison, ce qui
en fait une plante toujours très admirée. En fleur coupée,
ce cultivar fait merveille. Frizzy Lizzy est de plus fort prolifique,
et de conservation aisée.Note : **
Producteur : Clack's Dahlia Patch
Gay Triumph (Parker, Australie, 1984) Ø mesuré 27 cm, SCo, Or
Tiens, encore un australien. Je vous assure que ce n'était
pas calculé ! Celui-ci non plus n'est pas d'hier. Mais c'est une des
rares création de Gayner Parker que l'on puisse se procurer en Europe
: toujours le même problème pour sortir d'Australie, auquel vient
s'adjoindre le fait que M. Parker n'est plus de ce monde et que ses créations
sont en train de se perdre. Et pourtant, quel maïtre hybrideur, ce M. Parker
! Vous reconnaîtrez ses créations au préfixe "Gay",
qui peut parfois se placer en suffixe (pour nous égarer, sans doute).
Tout est bon, rien à jeter chez Gayner Parker ! Jetez-vous sur ses obtentions
si l'opportunité s'en présente; vous ne serez pas déçus...
En attendant, il faudra vous contenter de celui-là, pas le plus parfait
formellement, mais le plus cultivé. Et comme c'est un semi-cactus à
fleur géante, il ne passera pas inaperçu...Note : ***
Post scriptum : Gayner Parker est l'auteur d'un excellent ouvrage (en anglais,
bien sûr), concis et détaillé en même temps : Growing
Dahlias. On le voit de temps à autre passer sur
Abebooks pour trois euros six sous (lien non sponsorisé, naturellement).
Si vous lisez un peu l'anglais, surveillez, ça vaut la peine !
Producteur : Dan's Dahlias
Kazusa Bijin (Konishi, Japon, 1997) Ø mesuré 23 cm, Clc, Mc (Bl/Rs)
Alerte, alerte, le péril jaune débarque ! Non, pas de danger, rassurez-vous, ce n'est pas de la confection chinoise, c'est du dahlia japonais ! Cette bête est issue du fameux Stellyvonne qui a fait connaître les dahlias dentelles sud-africains de feu Cyril Higgo à l'Europe médusée. Il n'en a pas les défauts, qui, je dois le dire étaient grands (tiges trop fines, faible production de tubercules...). La fleur est bien formée, grande, très laciniée. La tige est solide, la floribondité élevée, la végétation puissante. Très puissante, trop puissante à mon goût. Là ou Stellyvonne présentait sa grosse fleur au dessus d'une petite plante chétive, Kazusa Bijin fait tout le contraire : l'inflorescence a bien du mal à émerger d'un monceau de feuillage... Mais que de tubercules à la récolte ! Et quelle conservation facile ! Note **
Producteur : Jardin Conservatoire de la SFD
Lorona Dawn (Williams, Canada, 1995) Ø mesuré 10cm, N, Po/Bl
Lorona Dawn est une "orchette"; comprenez
que c'est une fleur d'orchidée simple dotée d'une collerette.
La forme n'est pas encore homologuée, aussi apparaît-elle dans
la catégorie "divers" des catalogues. Néanmoins, cette
forme nouvelle a le vent en poupe chez les amateurs les plus pointus. Et il
faut admette que de toutes les orchettes du commerce, Lorona Dawn est
de loin la plus belle : grand contraste entre les ligules (que cette fois je
ne vois pas pourpres, mais rose foncé) et les pétaloïdes
de la collerette, collerette toujours très bien formée, grande
et régulière, végétation excellente (c'est une plante
de 80 cm de haut environ), floribondité sans problèmes. Et vous
savez quoi ? Lorona Dawn est maintenant en vente en France ! Notez, il
lui a tout de même fallu plus d'une décennie pour traverser l'atlantique...
Note : ***
Producteur : Jeanne de Laval
Si vous ne parvenez pas à en obtenir au détail, contactez-moi
Je dois dire que j'ai adoré Minerva Sunrise.
La fleur de belle forme est élégante, racée, épaisse
et bien présentée au bout d'une superbe tige bien solide. Le coloris
me semble tout sauf orange (deviendrais-je daltonien ?) : pour moi c'est un
mélange de rose saumon foncé et de jaune pâle. En tout cas,
c'est une couleur rare et particulièrement jolie, délicate et
lumineuse.Mes restrictions viennent de la plante, que j'ai trouvée insuffisamment
vigoureuse, et donc mécaniquement insuffisamment florifère et
insufisamment prolifique. Peut-être la saison prochaine m'incitera-t-elle
à revoir mon jugement ? Mais quoi qu'il en soit, cette variété
vaut la peine d'être essayée, car elle ne ressemble à aucune
autre. Note : **
Producteur : Pleasant Valley Glads and
Dahlias
Pour qui aime les froufrous, frivolités et autres
dentelles, c'est un must. Il ressemble au très répandu Pinelands
Princess, mais sans les difficultés de culture que présente
cette variété par ailleurs très spectaculaire. Ici, ça
pousse tout seul et c'est quasiment aussi beau, tout frisoté, tout lacinié
jusqu'à la base des ligules, et tout mauve lilas à centre plus
clair. Une confiserie suave et sophistiquée. Comme toutes les créations
de Phil Mingus, c'est d'une vigueur à toute épreuve, ça
fait un lot de patates à en emplir le jardin au bout de deux ans, et
ça fleurit bien. N'hésitez pas. Note : ***
Producteur : Mingus Dahlias.
Mish Mash (Walker, Grande-Bretagne, 2005) Ø mesuré 17cm, Clc, Fl
Un semis Higgo sélectionné par un anglais,
ça ne donne pas du tout un dahlia au look Higgo ! En fait, ça
donne un dahlia anglais. Voilà qui vient à point nous rappeler
que dans l'obtention de variétés nouvelles, la sélection
des plantes obtenues compte au moins autant que l'hybridation elle-même.
En effet, là où les autres anglo-saxons apprécient les
les laciniations tordues et récurvées qui donnent à la
fleur un aspect léger et entralacé, les anglais aiment la rigueur
et haïssent les ligules contorsionnées dans tous les sens; il leur
faut des ligules bien droites et parfaitement rayonnantes. Comment concilier
ces exigences avec les caractères des dahlias dentelles ? Eh bien, en
obtenant des Mish Mash. Tout y est rigoureusement droit et absolument
rayonnant, et pourtant, les pétales sont laciniés presque jusqu'à
leur base. L'ensemble est vraiment superbe et tranche profondément sur
le tout venant des dentelles. C'est peut-être un nouveau type de dahlia
dentelle qui vient d'apparaître avec Mish Mash. La végétation
est bonne, la plante est hâtive et florifère. Néanmoins,
sa conservation est notoirement délicate. Un défaut qui est (un
peu) relativisé par la capacité d'une toute petite patate toute
ridée et un peu moisie à produire une superbe plante. Note : ***
Producteur : Pas facile à trouver, Mish
Mash ! Et plus encore chez quelqu'un qui accepte de l'expédier en France
! Essayez Mrs Porter,
en Angletrre, elle l'a en tubercules, ce qui est rare outre-Manche.
Décidément, cette année, je fais
défiler tous les obtenteurs australiens, ou presque ! La situation est
comparable à celle de Gay Triumph : un obtenteur majeur disparu
et peu de ses créations visibles hors d'Australie. Son préfixe
à lui est "Murray"; tous les "Murray" quelque chose
sont de M. Sellick. Alors, ruons-nous sur Murray May ! J'apprécie
beaucoup ce cultivar dont les inflorescences présentent des ligules extraordinairement
larges, d'un beau rouge sang soutenu. La texture, comme souvent chez les rouge
sang, est très épaisse et satinée. La substance est d'une
rigidité sans pareille. La plante est très vigoureuse et très
prolifique, de culture facile. La floribondité, par contre, est moyenne;
mais on ne peut pas tout avoir ! Tel quel, Murray May est un remarquable
cultivar, très typé, et donc toujours très remarqué.Note
: ***
Producteur : National Dahlia Collection
(en boutures racinées seulement)
My Beverly (Simmons, USA, 1999) Ø mesuré 15cm, SClc, Mc (Ja/Rs)
Sans aucun doute, un des semi-cactus dentelles les plus
épais qui soient ! Outre cette épaisseur spectaculaire, c'est
une plante facile, qui sera aprréciée par tous les amateurs, même
débutants. Il pousse sans problème, j'allais écrire "comme
du chiendent", mais My Beverly est beaucoup plus joli que du chiendent.
Il fleurit tôt, c'est toujours un des premiers à nous montrer ses
couleurs. Et quelles couleurs ! Le jaune est à la fois clair et vif,
très lumineux, et les pointes roses sont très soutenues, très
en contraste avec le jaune. La plante peut complètement se couvrir de
fleurs, c'est dire si la floraison est abondante. Mais ce n'est encore rien
à côté de la quantité énorme de tubercules
que vous récolterez à l'automne.Avec cette variété,
il vous faudra choisir entre agrandir votre propriété et élargir
le cercle de vos amis pour pouvoir placer tous ces tubercules! Note : ***
Producteur : Jardin
Conservatoire de la SFD
Pinelands Marvel (Higgo, Afrique du Sud, 2004) Ø mesuré 18 cm, Cr, Mc (Rs/Ja)
Quand j'ai vu un "Pinelands" de M. Higgo qui
n'était pas dentelle, je me suis dit : "Tiens tiens tiens; pour
qu'un cactus récurvé soit jugé digne du prestigieux préfixe,
il doit être vraiment super !". J'avais bien pensé. Ah, jarniquienne,
qu'il est beau ! Les ligules, très turbinées et fines, partent
dans tous les sens, mais l'ensemble est très harmonieux. Rien ne dépasse,
toutes les ligules s'inscrivent dans un cercle virtuel parfait. La couleur met
l'eau à la bouche : rose saumon orangé tendre sur fond crème.
Très bonne tige, droite et dure, à désespérer une
paire de ciseaux fatigués. Seul bémol : je ne trouve pas ce cultivar
très vigoureux. La plante ne risque pas d'envahir votre petit jardin.
Mais, que voulez-vous, il faut faire avec, car tel qu'il est, il me plaît,
comme le chantait Fréhel au temps jadis. En fait, Pinelands Marvel
est si typé, que je ne vois rien de plus vigoureux à quoi
le comparer. Note : **
Producteur : Connell's Dahlias
Satokagura (Konishi, Japon, 2001) Ř mesuré 23 cm, Dh, Mc (Rs/Ja)
Cette variété montre sans doute davantage le savoir faire du célèbre obtenteur japonais que Kazusa Bijin (voir plus haut). La fleur, opulente, est portée bien au dessus du feuillage sur une tige longue et solide.La forme, informelle, est très japonaise. La substance est excellente et la texture moirée. La plante est bien vigoureuse sans être envahissante, prolifique et florifère. C'est une excellente variété qui réussira dans tous les jardins, même chez ceux d'entre vous qui se désolent de n'avoir pas les mains vertes. Note : ***
Producteur : Jardin Conservatoire de la SFD
Skipley Grande (Williams, USA, 2001) Ř mesuré 24 cm, SCo, Mc (Rf/Ja)
Ce semi-cactus est presque un cactus : ses ligules sont très turbinées.
Elles sont aussi très longues, car cette fleur est fort large et d'un
effet imposant. La couleur rose soutenu éclairé de jaune à
la base est plaisante, même si elle n'est pas d'une folle originalité.
Substance et texture sont excellentes. Mais ce qui fait surtout l'intérêt
de ce cultivar, c'est sa vigueur de végétation, peu commune. Même
lorsque les circonstances ne sont pas optimales (par exemple lorsque sévit
la canicule), la plante conserve un bel aspect et une croissance satisfaisante.
La floraison suit. Et quelle bonne surprise lorsque vient l'heure de déterrer
la souche : une grande quantité de tubercules dodus ovoïdes, de
conservation aisée, vient combler le jardinier et le récompensent
de ses efforts. En fait, cette variété présente toutes
les qualités recherchées pour la culture à l'européenne.
Il pourrait bien rencontrer un vrai succès commercial, pour peu que les
producteurs commerciaux du continent pensent à lui. En attendant, il
faut aller le quérir plus loin... Note : **
Producteur : Alpen Gardens
Soft Mood (Washizawa, Japon, 2003) Ř mesuré 15 cm, CAM, Mc (Ja/Ma)
Un autre aspect des productions japonaises : le camélia "bouquet".
La plante a la forme que l'on attend : très ramifiée, un peu haute,
présentant ses fleurs au bout de très longues tiges rigides qui
laissent le feuillage bien plus bas, à l'étage inférieur,
si j'ose dire. On ne sait pas toujours que ce type de végétation
descend d'une variété française : Le Castel, un
camélia blanc obtenu par Louis Laurent dans les années 70. Soft
Mood est une des meilleures variétés dans ce style : la fleur
est relativement grande et assez épaisse, le coloris pastel est très
délicat et subtil. La floribondité est énorme, la plante
extrêmement vigoureuse et tout aussi prolifique. La conservation des souches
est aisée. Un cultivar qu'il faut essayer, et qui est très rare
(hors du Japon, s'entend !) Note : **
Producteur : Jardin
Conservatoire de la SFD
Strawberry Shortcake (Adams, USA, 1996) Ř mesuré 14 cm, Ds, Fl
Ce petit décoratif régulier a fait l'été dernier
un vrai malheur au Jardin Conservatoire de la SFD à Flamanville (Manche)
: couvert de fleurs, son coloris bizarre rose-rouge maculé de rouge carmin
et éclairé de jaune à la base des ligules attirait tous
les regards ! On aurait dit qu'un peintre farceur était venu discrètement
donner quelques petits coups de pinceaux sur les pétales. La fleur est
de belle forme, épaisse, et tant la substance que la la texture sont
excellentes. La plante est très vigoureuse, hâtive et très
florifère. Par contre, la récolte de tubercules s'est avérée
moins opulente que ce qu'on pouvait espérer; en clair, cela signifie
qu'il n'y a pas beaucoup de stock, hâtez-vous ! Note : ***
Producteur : Jardin Conservatoire de la SFD Indisponible
2007
Dommage, la plante me semble un peu haute (1,40 m), mais pour le reste, quel
spectacle ! Une succession incessante de fleurs épaisses au superbe coloris
vermillon éblouissant légèrement éclairé
de jaune vif à la base des ligules. Les ligules, justement, sont profondément
laciniées. Les tiges sont très fortes, droites et les fleurs sont
toujours bien présentées à 45°. En somme, et jusqu'à
nouvel avis, Tahoma Blaze pourrait bien être le meilleur dentelle
dans les tons rouges, où tout ce que j'ai essayé me laisse toujours
un peu frustré. Note : ***
Producteur : Connell's
Dahlias
Non, il n'y a pas de faute de frappe dans son nom : c'est bien "Umpqua".
C'est un nom imprononçable, et c'est regrettable car cela nuira sûrement
à sa carrière qui pourrait être fort brillante : en effet,
Umpqua Magic est un des plus beaux dahlias qu'il m'ait été
donné de voir. Les fleurs, très épaisses et de forme impeccable,
sont dotées d'un des plus beaux coloris qui soient : rouge framboise,
foncé à la pointe et subtilement, régulièrement,
dégradé vers la base des ligules en crème brillant, ce
qui donne un relief étonnant à cette merveilleuse inflorescence.
Les fleurs sont bien présentées à 45° sur des tiges
solides et longues. La plante est courte (1 m), bien ramifiée, florifère
et de culture facile. Une variété d'exception. Note : ****
Producteur : Clack's Dahlia
Patch
Valley Sunbeam (Smith, USA, 1997), Ř mesuré 18 cm, Ci, Mc (Ja/Rs)
Valley Sunbeam est une jolie fleur, de forme impeccable, jaune paille
subtilement pointée de saumon tendre. L'ensemble pastel est frais et
ravissant. Malheureusement, le pigment saumon tend à brûler rapidement
au soleil et disparaît complètement sous un soleil puissant. C'est
dommage, surtout une année de canicule ! Il faudrait faire comme les
américains et le coiffer d'un parapluie pour le protéger du dieu
solaire. Vous y sentez-vous prêt ? (Mon Dieu, que vont penser les voisins
?) À part ce défaut, rien à redire de la plante qui est
vigoureuse, florifère et produit de beaux tubercules joufflus. Note :
**
Producteur : Corralitos Gardens
Valley Porcupine (Smith, USA, 2002) Ř mesuré 9 cm, N, Mc(Rs/Bl)
Si Mr & Mrs Smith passent à la postérité, ce sera
pour ce dahlia là. Il ne ressemble à rien d'autre : la fleur,
petite (c'est une miniature), mais épaisse, arbore des ligules d'une
forme exceptionnelle, turbinées de façon à montrer leur
revers (le contraire des cactus). "Alors," me direz-vous vous qui
êtes au courant de toutes les subtilités de la classification des
dahlias, "c'est un dahlia étoilé, pas un divers !".
Euh... Vouivouivoui... En fait, Valley Porcupine est tellement plus étoilé
que les autres étoilés que les américains l'ont classé
en "divers à centre plein". C'est un comble, mis c'est... Et
il faut faire avec. La plante est très vigoureuse, florifère,
très prolifique. Si j'étais vous, j'essaierais... Note : ***
Producteur :
Dahlias by Les and Viv Connell (attention, ce n'est pas Connell's Dahlias)
Ah la la, bien décevant ce sport mauve de Spartacus
! Bien sûr, il a presque toutes les qualités de
la plante mère bien connue et qui a fait le tour du monde. Toutes moins
une, hélas, et ça change tout : la texture veloutée du
rouge sombre de Spartacus fait place à une texture mate et fine,
sur un mauve de surcroît naturellement un peu terne, ce qui n'arrange
rien. Bien sûr, si vous avez aimé Spartacus, vous aurez
comme moi l'envie d'essayer celui-là. Mais je vous aurai prévenus
: mieux vaut se rabattre sur un mauve de semis tel qu'Elma Elizabeth,
beaucoup plus joli, et ...bien moins onéreux ! .Note : **
Producteur : Clack's Dahlia
Patch
Wheels (Swan Island Dahlias, USA, 1996) Ř mesuré 12 cm, CO, Rg/ja
Mr Gitts, le propriétaire de Swan Island Dahlias, passe pour le roi
incontesté du dahlia à collerette. Eh bien je peux vous le dire
: c'est vrai, sa réputation n'est pas usurpée. Il faut voir la
large collerette de Wheels, bien aplatie contre les ligules. Celles-ci
sont aussi régulières et parfaites que possible. Le contraste
entre la collerette et les ligules est maximal. Ilo me semble vraiment difficile
(j'allais écrire "impossible") de faire techniquement mieux.
Mr Gitts est l'obtenteur du fameux Pooh, que l'on
trouve maintenant partout en Europe, même dans votre jardinerie préférée
(vérifiez !) : eh bien Wheels le vaut bien ! Note : ***
Producteur : Swan Island Dahlias
Restons avec Mr Gitts et ses collerettes. Mieux que Wheels et Pooh,
c'est impossible ? Eh bien non, car il y a Wowie. Plus court que les
deux autres (environ 90 cm), Wowie explose littéralement au jardin.
On ne voit que lui, tant ses couleurs sont brillantes et contrastées
: son rouge tire sur le framboise fluo et est véritablement exceptionnel.
Quant à sa collerette, elle est d'un blanc de neige si pur qu'on en mettrait
presque des lunettes noires pour se protéger les yeux, comme au ski.
Et bien sûr, formellement, c'est super. En plus Wowie produit plein
de gros tubercules sphériques qui ne demandent qu'à passer l'hiver
sans vous créer de problème. C'est-y pas idéal, un dahlia
comme ça ? Note : ****
Producteur : Swan
Island Dahlias
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