J'ai essayé en 2007
Mis à jour le 8 décembre 2007
Bon, après une saison 2006 aussi sèche que le Kalahari, 2007
nous a infligé une sorte de mousson froide qui a duré de la première
semaine de mai au 29 juillet. Pendant cette période, il a plu presque
tous les jours. Ma terre argileuse ressemblait à un cloaque boueux et
l'herbe, la fameuse mais terrible herbe de Normandie croissait à une
vitesse spectaculaire que je n'avais jamais vue en bientôt 30 ans d'expérience
locale. L'herbe prospérait, mais les dahlias, eux pourrissaient en terre,
noyés, étouffés par l'omniprésence de l'eau dans
le sol, dans l'air, enfin, quoi, partout. La mousson, vous dis-je !
Cependant, tous n'ont pas pourri. Certains, particulièrement méritants
ou pervers ont résisté à l'impétueuse pluviométrie,
ce qui me permet d'assurer cette rubrique cette année encore. Louons
la persévérance de ces dahlias et esbaudissons-nous devant leur
formidable force vitale !
Rappel : mes élucubrations des années passées
restent en ligne; voyez ici 2000, 2001,
2002, 2003, 2004-2005,
2006
Ah ! Encore une chose : le petit monde du dahlia français est en train
d'adopter la classification américaine pour faciliter les
échanges de documents. C'est celle-ci que j'utilise désormais.
Il est temps de mémoriser la conversion
vers la vieille classification française !
Survolez les images pour les agrandir
Anna Lindh (Geerlings, Pays-Bas, 2005), BB (Ø mesuré 14 cm), WL, W et White Dance (2006) BB (Ø mesuré 14 cm), WL, W
Des camélias blancs... "Bof ! voilà
qui n'est guère original !" Direz-vous, un rien déçus
par mon choix. Eh bien vous auriez tort, blasés que vous êtes.
Anna Lindh et White Dance sont des plantes dignes du plus grand
intérêt. D'abord, White Dance a pour lui d'offrir
un très grand nombre de fleur blanc pur dès le début de
la saison. Au jardin, il est parfait : très vigoureux, de culture facile.
Mais ses tiges sont courtes, trop courtes pour l'utiliser en fleur coupée,
ce qui semblait pourtant son destin. Quant à sa forme, elle est excellente,
sans plus. Anna Lindh, lui, n'est pas un camélia blanc de plus,
c'est LE camélia blanc, celui qu'il faut avoir absolument. Vous en aviez
un autre ? N'hésitez pas, jetez-le à la poubelle et foncez dare
dare sur le site des Ets Geerlings, qui acceptent l'envoi vers la France sans
difficulté. Ce producteur néerlandais qui s'est fait connaître
en ...1947 ( un bail !) en "inventant" le premier véritable
dahlia à fleur de camélia moderne, Glorie Van Heemstede
-un grand classique toujours dans de nombreux catalogues - demeure non seulement
un obtenteur parmi les plus doués du monde, mais surtout le maître
incontesté du camélia. La preuve, c'est entre autres cet Anna
Lindh, mais aussi le sensuel Carolina Wagemans,
décrit plus loin. Ce qui frappe d'abord, c'est la qualité
de la couleur : un vrai blanc, pur et immaculé. Puis la texture voluptueuse,
veloutée, stratosphérique. La forme ensuite, sans faute, présentant
ces larges ligules parfaitement arrondies avec la nonchalance faussement indifférente
de ceux qui savent qu'ils plaisent. La substance, enfin, est de la même
qualité : ferme sans être dure, mettant parfaitement en valeur
la délicatesse générale de la fleur. La tige est longue
et solide, parfaite pour la fleur coupée. La plante est de bonne vigueur,
tubérise bien, mais -c'est mon seul bémol-, la florbondité
qui est bonne n'est toutefois pas exceptionnelle, ce qui pourrait être
exigé pour l'usage au jardin. Si c'est votre intention, voilà
le seul cas de figure ou vous pouvez peut-être lui préférer
White Dance. Notes : Anna Lindh *** ; White Dance **
Producteur : Anna Lindh Geerlings
White Dance: Insel
Mainau (En ligne jusqu'à fin décembre seulement)
Acoca Salmon (Turrell, Grande-Bretagne, 2002), B (Ø mesuré 17cm), FD, OR
J'avais un peu hésité à commander
cette varriété. Je craignais le défaut anglais : une fleur
parfaite, mais sans originalité et sur une plante chétive. Mais
que nenni ! J'ai d'abord été surpris par la grande vigueur de
la plante. Les deux pieds commandés ont poussé presque aussi vite
qu'un bambou. Résultat : première variété fleurie
du jardin (les deux plantes). Et quelle fleur ! Épaisse à souhait,
et même davantage. Une vraie boule, comme seuls les britanniques savent
faire (cf Barbarry Shogun), et d'une
superbe couleur orange sanguine, de plus en plus soutenue jusqu'à la
fanaison, qui advient après un temp exceptionnellement long, même,
commme ce fut le cas l'été dernier, sous une pluie battante. La
tige est très forte et d'une rigidité vraiment exemplaire. Le
port est impeccable. J'ai rarement vu une substance aussi ferme. La floribondité
est imposante, et soutenue toute la saison. Seul petit bémol : la texture
est un peu quelconque. Oui, je sais, je suis difficile... Il n'empêche
que je reconnais que c'est un des meilleurs dahlias anglais que j'aie cultivé
jusqu'à maintenant. Note : ***
Producteur : Halls Of Heddon
Je n'avais eu l'occasion de voir Baeten qu'une seule fois, en 1999,
à Vienne en Autriche, lors d'une visite au jardin du regretté
Dr Wirth senior. Il pleuvait à verse, ce qui n'aide guère à
porter un jugement fiable sur une variété de dahlia. À
l'époque, j'avais hésité entre deux rouge feu belges (sans
doute parents, d'ailleurs) : Baeten et Excalibur.
J'avais opté pour ajouter le second à ma collection, ce qui s'est
vite avéré un mauvais choix : Excalibur est une variété
capricieuse, tardive, au coloris délicat difficile à maintenir
toute la sasion. Du coup, chat échaudé craignant l'eau froide,
j'ai un peu tardé à essayer Baeten. Une fois encore : mauvaise
idée, car celui-là est vraiment très bien. La couleur d'abord
: rouge très vif. Le genre de rouge qui ne tolère aucun autre
dahlia dans les mêmes tons auprès de lui, sous peine de l'éteindre
tout à fait. La végétation est puissante; la floraison
a été hâtive chez moi, malgré
l'opinion de mes amis de la société Allemande de dahlias (DDFGG)
qui le jugent tardif. Les tiges sont longues et fortes. La forme est celle d'un
décoratif informel américain, aux ligules en partie turbinées
qui le font ressembler à un "presque semi-cactus". L'épaisseur
est bonne sans être excetionnelle, de même que la texture. Excellente
substance. Reste que la couleur... Ah ! Vingt dieux, quelle couleur ! Note :
**
Producteur : Peter's Dahlien
Bergerhoffs Liebling (Bergerhoff, Allemagne, 2004) BB (Ø mesuré 14cm), SC LB (OR/Y)
Celui-là, je l'avais repéré lors d'une visite à
Mainau, en Allemagne, en 2006. N'hésitez pas à aller voir l'expo
de dahlias de Mainau, sur le lac de Constance, c'est chaque année grandiose,
dans un site lui-même magnifique. De plus, on peut commander sur place
(ou même de Paris en téléchargeant le bon de commande),
y compris auprès de producteurs qui, en temps normal, n'acceptent pas
d'expédier vers la France, comme c'est justement le cas de M. Bergerhoff.
(Eh oui, même au sein de l'UE, des restrictions quant aux envois "à
l'étranger" sont fréquentes!) Je sautai donc sur l'occasion.
La famille Bergerhoff en est à la troisième génération
d'obtenteurs-producteurs de dahlias. C'est un des principaux acteurs du paysage
allemand du dahlia. aussi est-il toujours excitant de tester une de leur créations.
Avec Bergerhoffs Liebling, on n'est pas déçu, sauf peut-être
par la germanique longueur du nom, si l'on n'a aucune expérience de la
langue allemande. En fait, j'ai été frappé par la superbe
épaisseur de la fleur, digne d'un cultivar anglo-saxon. La substance
est excellente et la floribondité (comme toujours en Allemagne) particulièrement
abondante. Longues et fortes tiges bien droites, floraison hâtive et grande
vigueur de végétation en font une variété idéale
pour la fleur coupée autant que pour l'agrément du jardin. La
couleur, orange saumoné sur fond jaune, est chaude et lumineuse.Pour
ma part, j'aurais aimé que la fleur fut un peut plus grande, mais là
c'est une question de goût personnel, pas un jugement technique...Note
: **
Producteur :
Insel Mainau
(En ligne jusqu'à fin décembre seulement)
Caballero (Bal, Pays-Bas, 2005) B (Ø mesuré 16 cm), FD, FL et Maxime (Bal, Pays-Bas, 2002) BB (Ø mesuré 15 cm), FD, FL
Ces deux là ne sont pas séparables. L'un
et l'autre sont issus du même croisement (Ballego's
Glory X Garden Festival),
se ressemblent comme des frères qu'ils sont et tout en étant les
deux seules alternatives au vieux Ballego's Glory qui date de 1932, et
présente de nombreux défauts (foraison tardive, fleur mal présentée,
conservation très délicate et dégénerescence de
plus en marquée -il devient creux -), si l'on excepte justement Garden
Festival (Reid, Grande-Bretagne, 1992), plus petit et pas vraiment meilleur.
Caballero est le plus grand des deux. C'est aussi celui qui ressemble
le plus à Ballego's Glory, tant par la forme et
la couleur de la fleur que par son feuillage, très découpé
et particulièrement caractéristique. Notez cependant que la plupart
des défauts de son géniteur ont disparu : la fleur est bien présentée
selon un angle de 45°, la floraison est abondante, la plante est vigoureuse
et produit nombre de tubercules bien dodus. Il faut cependant attendre assez
tard en saison pour voir la première fleur.C'est, malgré cette
réserve, une remarquable amélioration de l'ancêtre Ballego's
Glory. Si c'est ce que vous recherchez, alors vous serez satisfaits.
Mais si vous cherchez quelque chose de plus innovant, je vous conseille plutôt
le petit frère Maxime. Maxime est aussi hâtif que le papy
Ballego était tardif. La floraison est très abondante, très
soutenue jusqu'en fin de saison, avec un coloris qui ne faillit pas. Ce coloris,
justement, m'enchante : le rouge y est plus présent; au lieu d'offrir
quelques millimètres de jaune en bordure de la ligule comme Caballero,
Garden Festival ou Ballego's Glory, il est rouge liseré de jaune.
Un fin liseré en contraste intense avec le rouge sang de la ligule. Magnifique
! Notes : Caballero ** Maxime ***
Producteurs : Caballero Geerlings
; Maxime Wagschal
Carolina Wagemans (Geerlings, Pays-Bas, 1992) BB (Ø mesuré 15 cm), WL, PK
Tiens, encore du Geerlings ! D'abord, j'adore la couleur,
un rose vif saumoné très chaud et lumineux, très sensuel
aussi. La forme est elle aussi magnifique : c'est non seulement un camélia
parfait, mais encore ses ligules ne sont pas "en cuiller" comme c'est
souvent le cas des camélias, mais au contraire légèrement
bombées, comme quelques rares variétés (par exemple le
célèbre Londres). L'effet
est remarquable; alors que les fleurs aux ligules en cuiller semblent hésiter
à vous présenter leurs atours, les ligules bombées s'offrent
littéralement à votre admiration. La plante est précoce,
extrêmement vigoureuse et d'une floribondité rarement égalée.
Les tiges sont très longues et rigides. MAIS, en arrachant la souche,
quelle ne fut pas ma désillusion : presque rien. Eh oui, cette beauté
rechigne à faire des tubercules ! Dommage ! Note : **
Producteur : Geerlings
Dagla 80 (Haslhofer, Autriche, 2005) A (Ø mesuré 23 cm), SC, LB (PK/Y)
J'ai adoré ce dahlia. Sa forme élégante
et parfaite, sa grande floribondité et sa vigueur ne sont pourtant pas
l'essentiel. Car ces qualités se doublent d'une harmonie de couleurs
vraiment rare : un jaune miel, presque bronze, progressivement surchargé
d'une couche de fard rose soutenu. On dirait qu'il est maquillé ! Et
maquillé avec soin, car "mélange clair" est bien le
terme qui convient : jamais les deux tons ne sont grossièrement accolés;
on passe toujours progressivement de l'un à l'autre dans de délicats
fondus-enchaînés, chauds et subtils. Voilà qui nous fait
découvrir le talent de ce jeune obtenteur autrichiens qui remporte concours
sur concours dans son pays et en Allemagne avant, n'en doutons pas, de devenir
prochainement la coqueluche des dahliaphiles européens. Chapeau. Note
***
Producteur : Peter's
Dahlien
Hapet Goliath (Haslhofer, Autriche, 2005) AA (Ø mesuré 25cm), SC, PK
Encore une création autrichienne de Peter
Haslhofer, comme d'ailleurs tous les "Hapet", car c'est son
préfixe. Celui-là est non seulement grand, mais aussi de forme
très originale, avec ses larges ligules qui ondulent. Si le type existait,
ce serait un "semi-cactus incurvé". Mais ça n'existe
pas, et n'en rajoutons pas, la classification des dahlias est déjà
bien assez compliquée comme ça ! Enfin, c'est beau, et c'est l'essentiel.
La plante est vigoureuse, et les fleurs sont bien présentées au
dessus du feuillage sur de très longues tiges solides. La couleur est
subtile : un rose chair saumoné légèrement ombré
de jaune à la base. C'est gai et lumineux. La substance st excellente,
ce qui est capital pour tenir une telle forme dans les bourrasques. Ma seule
restriction concerne l'épaisseur que je trouve un peu insuffisante. Note
: **
Producteur : Peter's Dahlien
Hapet Perfekt (Haslhofer, Autriche, 2004) B (Ø mesuré 17cm), LC, LB (Y/PK)
Toujours du Haslhofer (c'est ma découverte de
l'année). J'aime bien les dentelles, ceux qui me lisent depuis plusieurs
saisons le savent. Mais dans cette catégorie, les jaunes à pointes
roses sont légion. Aussi n'était-il pas évident de me séduire
avec Hapet Perfekt. Pourtant, ça a marché ! D'où
vient donc son charme ? Essentiellement de sa couleur et de sa forme. Le jaune
et le rose sont très contrastés, sans fusionner en un saumonâtre
lavasse, comme c'est trop souvent le cas, hélas. Le résultat est
brillant, accroche l'il comme un flash et évoque irrésistiblement
une glace vanille-fraise à vous faire saliver, même lorsqu'il fait
aussi froid qu'aujourd'hui. Quant à la forme, l'essentiel en est la profonde
laciniation des ligules qui empêche celles-ci de prendre un quelconque
aspect turbiné. C'est un chou jaune entouré d'une brume de piques
roses. Superbe. La vigueur de la plante est bonne. Techniquement, c'est plus
que remarquable. Et, de plus, Hapet Perfekt fleurit de bonne heure, alors,
il ne faut pas hésiter ! Note : **
Producteur :Peter's Dahlien
Trouver un joli dahlia de Wayne Holland n'a rien d'exceptionnel.
Surtout quand c'est une balle : c'est avec des créations de ce type qu'il
s'est fait connaître. Mais force est de constater l'émotion qui
me prend lorsque je vois Hy Mallow. Tout est parfait : la forme, d'abord,
le point central des balles et pompons. Sans une forme parfaite, les cultivars
de ces types n'ont aucune chance de convaincre. La forme de Hy Mallow
est divine, absolument divine. La végétation est puissante sans
pour autant se montrer envahissante : les fleurs jaillissent hors du feuillage
sur de longues tiges fermes et bien droites. La couleur est un enchantement
: c'est "magenta", c'est-à-dire mauve foncé. Fait rare
dans cette gamme de tons, elle ne brûle pas au soleil (si toutefois on
peut en juger d'après le chétif soleil normand de 2007). "Mallow"
signifie "mauve", la plante, dont le nom a servi à qualifier
la couleur en français, en référence à la couleur
des fleurs de mauve, justement. Mais le nuancier international classe le magenta
dans les pourpres, alors il faut s'y faire.. Mais c'est superbe. Ne manquez
pas ça ! Note : ***
Producteur : Ferncliff Gardens
Hy Patti (W. Holland, Canada, 2006) B (Ø mesuré 18cm), FD, OR
Quand j'ai vu sa photo dans le catalogue Fernclif, j'ai
tout de suite craqué. Je voyais arriver depuis un certain temps cette
forme régulière aux ligules nombreuses, serrées, et à
l'épaisseur vertigineuse. Je regrettais seulement que Wayne Holland ne
produise que des rouges foncés de cette forme. Et voilà Hy
Patti, d'un bel orange à la fois saumoné et bronzé,
doux et chaleureux. Je dois dire que le tubercule a mis un certain temps à
démarrer. Est-ce du à la qualité de ce tubercule particulier
ou la variété est-elle lente au démarrage ? Impossible
à dire pour l'instant, mais la chose a finalement peu d'importance puisque
la puissance de la végétation a largement compensé cette
somnolence printanière prolongée. La végétation
est magnifique : drue, saine, d'un beau vert vif. Les tiges sont excellentes.
Quant à la fleur, c'est bien la merveille entrevue sur le papier glacé
du catalogue : forme et couleur sont au rendez-vous (c'est une vraie boule),
mais aussi une excellente substance. Incontournable. Note : ***
Producteur : Ferncliff
Gardens
Je voyais depuis plusieurs années une extraordinaire
photo de Janny P. sur le
site du québécois François Cartier. Mais aucun catalogue
ne proposait la merveille. Devais-je me résigner ? Ce serait bien mal
me connaître, car lorsque je VEUX un dahlia, je sais attendre et fureter
un peu partout sur le web. Il y a deux ans, voilà notre arlésienne
qui fait surface dans le catalogue très tendance de Les & Viv Connell,
les parents des propriétaires actuels de la firme Connell et anciens
propriétaires de celle-ci. Je ne fais qu'un bond sur le bon (de commande)
et reçois le précieux tubercule. Mais à la floraison, las,
le grand Les Connell avait commis une erreur d'étiquetage et Janny
P. n'était pas Janny P. Par chance, je n'avais pas été
le seul français à bondir sur le bon, (sinon je ne ferais que
pleurer mes espoirs déçus et ne vous dirais rien de cette trop
discrète Janny), et loué soit mon ami Laurent de m'en avoir donné
un morceau cette année. Eh bien, figurez-vous que Janny P. est vraiment
comme sur la photo de François Cartier. C'est une merveille rose pur,
frais et délicat, très fimbriée. La substance est magnifique,
très ferme et craquante, ce qui est essentiel pour que les nombreuses
"piques" se tiennent bien. Les tiges sont longues et parfaites, la
plante vigoureuse en diable et bien florifère. Seul défaut, car
hélas Janny P. a un vice caché qu'on ne voit pas sur les
photos : sa production de tubercules est très faible. Note : ***
Producteur : Les & Viv Connell
(orthographié "Jannie P.")
Jetfire (Geerlings, Pays-Bas, 2006) AA (Ø mesuré 27cm), FD, R
Non, je ne suis pas payé sous le manteau par Geerlings
pour faire sa pub ! Il se trouve seulement que 2007 a été dans
mon jardin une année Geerlings. C'est comme ça. Lalalalala, comme
dans la chanson. Si vous aimez les énormes fleurs, vous n'allez pas être
déçus: Jetfire est vraiment énorme. Mais si ses
mérites s'arrêtaient là, ce serait quand même un peu
léger. En fait, ce qui m'a paru vraiment intéressant dans cette
variété c'est sa floraison précoce. Une qualité
à la fois rare et recherchée chez les grands AA. De plus, Jetfire
fleurit abondamment, toute la saison, ce qui amène les mêmes remarques
que précédemment. La couleur est rouge vif, tirant sur le vermillon.
Les revers sont jaunes. C'est un vrai brasier dans le jardin, qui ne risque
pas de passer inaperçu ! Une restriction quand même : je trouve
que pour une création Geerlings, Jetfire est plutôt mince. Un manque
d'épaisseur qui se voit d'autant plus que la fleur est grande. Note :
**
Producteur : Geerlings
Notre conservatoire manquait cruellement de balles et
de pompons, aussi avons nous décidé de faire venir un certain
nombre d'entre eux, parmi les plus renommés ou les plus prometteurs pour
les suivre de près et faire notre sélection. Parmi ceux-ci, figurait
cette nouveauté américaine. Balles et pompons, c'est très
pointu : le moindre défaut technique et c'est bon pour le tas de compost.
Peu s'y risquent, car les spécialistes sont si performants qu'un novice
en la matière, même s'il est un obtenteur reconnu dans d'autres
formes, risque le ridicule. Je n'ai pas trouvé d'autres créations
Juul en balles ou pompons; c'est un obtenteur surtout connu pour ses créations
de formes nouvelles ou peu communes (fleurs d'orchidée). Mais M. Juul
est bien loin d'être ridicule en proposant son Juul's Paerl. Cette
balle miniature de 6 à 7 cm de diamètre s'est en effet révélée
particulièrement attrayante. La forme est SUBLIME. Bien ronde (c'est
une condition préalable !), aux ligules très serrées, très
alvéolées, formant une fleur dense d'un délicat coloris
blanc ombré de rose pâle au pourtour, donnant un effet de relief
admirable. La substance est digne de la forme : lorsqu'on prend l'inflorescence
dans le creux de la main et que l'on serre un peu, mais pas trop (c'est comme
ça que je juge la substance des balles miniatures et des pompons), la
matière résiste un peu, cède légèrement,
comme avec regret, puis semble rebondir pour retrouver sa forme initiale. C'est
sensuel en diable, mais c'est aussi signe que la substance est forte, qu'elle
ne montre aucune mollesse, aucune faiblesse. Super ! Note : ***
Producteur : Dan's dahlias
Karma Choc® (Verwer, Pays-Bas, 2001) BB (Ĝ mesuré 14 cm), FD, DR
Karma Choc®, parfois appelé Karma
Chocolate, en jette ! Wooow ! Il est noir, possède des tiges noires
et un feuillage noir. Pas seulement, "foncé", non TRÈS
foncé. Noir, quoi. Au milieu d'autres dahlias, on ne voit que lui. Et
c'est vrai que c'est une prouesse d'obtenteur. Comme il vient s'ajouter à
la célèbre et rémunératrice série des Karma®,
il y a fort à parier qu'il sera fort bien distribué et trouvera
rapidement sa place dans de nombreuses jardineries grand public, entre les ufs
de Pâques, les aliments pour poissons exotiques, les sets de table, les
fleurs en papier crépon et, éventuellement, quelques autres plantes,
s'il reste de la place. Comme tous les autres Karma®, la plante est
courte (1m maxi), très florifère et, à ce titre, ne dépare
pas dans la série. Au jardin, c'est extra (si on aime le noir). Techniquement,
c'est plus imparfait : Karma Choc® produit peu de tubercules et surtout
montre une fâcheuse tendance à creuser. Bien sûr, un peu
de pollen jaune sur le disque noir (lui aussi), c'est joli, diront certains,
et on ne peut nier que ce jaune éclaire tout ce noir. M'enfin m'enfin,
M'sieur Verwer, va maintenant falloir penser à nous améliorer
tout çà vite fait et en proposer une version à fleurs PLEINES
! À moins qu'un(e) autre y parvienne avant vous ? Note : **
Producteur : Peter's
Dahlien
D'où vient donc ce Kimm ? Je dois dire que j'ignore tout de son
histoire : jamais vu avant l'an dernier, référencé nulle
part, je l'ai trouvé dans le catalogue Hortiflor. Je suis toujours corconspect
face à ces cultivars qui jaillissent soudain de nulle part : une appellation
nouvelle cache souvent un cultivar ancien renommé pour tromper le client
en lui faisant prendre du vieux pour du neuf. Et figurez-vous que ces manips
sont légales tant que le cultivar n'est pas protégé par
un COV, bien que la manuvre me semble indubitablement frauduleuse dans
son intention comme dans sa pratique. Mais enfin, ce n'est pas ici que je vais
refaire la loi européenne... D'autant qu'en l'occurence, je ne reconnais
nul autre cultivar dans ce Kimm. Ma science n'étant pas exhaustive,
il se peut qu'elle soit prise en défaut. Mais il n'en demeure pas moins
que Kimm est un excellent cultivar : vigueur de végétation,
grande floribondité, précocité à la floraison et
surtout fleur techniquement très réussie. L'épaisseur est
très grande, la substance excellente, la forme classique, sans défaut.
Le coloris jaune très vif illumine tout le massif. Pas très original,
mais excellent quand même. Note : **
Producteur : Hortiflor
Toujours dans la série balles et pompons à l'épreuve,
en voilà un auquel j'ai trouvé beaucoup de charme. Ce n'est pas
un des plus connus, mais il est techniquement acceptable (pour un pompon, c'est
à dire l'équivalent de "formidable" pour toute autre
forme). Surtout, son coloris est étonnant et rare : mauve éclairé
de bronze à la base des ligules, les deux couleurs fusionnant dans l'entre-deux
en un mauve fumé de très bon aloi. Ce mauve arrive ainsi à
se transformer en couleur chaude ! La plante est très vigoureuse, très
florifère et très saine. Longues tiges solides. Idéal pour
bouquets. Les vrais pompons, à très petites fleurs (moins de 5cm
de diamètre) très serrées, étant quasi absents des
catalogues donc des jardins français, je vous invite à essayer.
Vous m'en direz des nouvelles ! Note : **
Producteur : Swan Island Dahlias
Lajkonik (République Tchèque) BB (Ĝ mesuré 14 cm), FD, V (PK/PR)
Je vous avais promis l'an dernier de vous parler cette saison de quelques unes
des variétés que j'avais reçues de Pologne. En fait, ces
variétés sont pour la plupart tchèques, ce qui n'enlève
rien à leurs mérites. L'intérêt de celle-ci tient
essentiellement à la rareté des tons de ces panachures : Lajkonik
est saumon moucheté de pourpre tirant sur le rouge foncé. La plante
est facile, très florifère et hâtive, produisant de beaux
tubercules de conservation aisée. Le coloris est bien fixé et
la fleur de belle forme, bien régulière. Peut-être eût-ce
été encore mieux si cette fleur avait comporté davantage
de ligules. Mais Lajkonik reste une fort belle plante pour le jardin et la fleur
coupée. Note : **
Producteurs : Jardin
Conservatoire de la SFD
À la limite des tailles B et BB, ce joli cactus a été
une de mes découvertes de l'année. Le coloris est encombré
de cultivars souvent très moyens, ce qui ne laissait guère augurer
une quelconque surprise. Pourtant, l'envie irrépressible de connaître
une variété de plus m'a amené à en passer commande.
Et quelle heureuse surprise ! J'ai rarement vu une plante si florifère,
même si l'extrême fin de saison a été un peu laborieuse.
La vigueur est grande et la mise à fleur précoce. Mais le coloris,
surtout, est extrêmement brillant et chaud : Lenka n'est pas bêtement
jaune à pointes rouges, il est or orangé à pointes rouges,
ce qui est vraiment magnifique et peu courant. Au conservatoire, où il
était en observation, il a été un des cultivars les plus
remarqués, laissant dans l'ombre des premiers rôles habituels tels
que Jessica, par exemple. Note :
***
Producteur : Peter's
Dahlien
Encore une recrue polonaise de l'an dernier, bien que son nom sonne plutôt
tchèque... En fait, comme Lesk ne figure dans aucun registre,
impossible d'en savoir plus sur ses origines. Ceci étant dit, j'adore
ce dahlia. La forme est subtile et très caractéristique : ses
larges ligules sont bien arrondies aux extrémités. En fait, c'est
presque une balle. Mais sa couleur, surtout, est un vrai délice : jaune
primevère, finement ourlé d'un fin liseré rose foncé.
L'ensemble est d'une grâce vraiment rare. La plante est assez courte (1m)
mais très vigoureuse et de culture facile. Un must à posséder
absolument ! Note : ***
Producteur : Jardin
Conservatoire de la SFD
Fashion victim que je suis, je me suis laissé tenter par ce nom qui
sonne si bien... Melqua Nebula, ça évoque des nuées
et des mystères. Excitant, non ? Ben mes braves, y'a bien qu'le nom qui
soit exciting !!! Une petite chose filiforme est péniblement issue de
chacun des deux tubercules commandés (ceci pour vous dire que ce n'est
pas un accident ponctuel lié à un tubercule déficient).
Laborieusement, un bouton a fini par apparaître au bout de la moins chétive
des deux plantes (pour l'autre, c'était déjà : "Rendez-vous
en 2008, mon pote, si tu sais me désirer suffisamment"). De ce bouton
finit par éclore une petite chose orange (ah, certes, un bel orange !),
minuscule, regardant tristement vers le sol, au bout d'une tigette maigre comme
un mannequin anorexique et tordue comme icelle. Après fanaison, une semaine
sans fleur avant qu'arrive la suivante. La Bérézina du dahlia
! Hélas, ce manque de vigueur est souvent une déplorable caractéristique
des fleurs d'anémone américaines. Même si leur forme est
techniquement inférieure, le conseil du chef est de préférer
les anémones hollandaises, toujours plus vigoureuses, plus grandes et
plus belles. Exit la nébuleuse Nebula ! Note : -
Producteur : Clack's Dahlia
Patch
Moray Susan (Mc Laughlin, Australie, 1996) BB (Ĝ mesuré 15 cm), WL, FL
Celui-là, alors, il est beau. La forme est excellente : c'est un superbe
camélia très bien formé, aux ligules légèrement
en cuiller. La vigueur est excellente et la floraison hâtive et très
abondante. Mais le petit plus qui en fait une merveille, c'est, une fois de
plus, son coloris : un rouge variant du garance au feu au sein de chaque ligule,
le tout sur fond crème, rehaussé d'un fin liseré crème
sur le tranchant des pétales. Une explosion au jardin ! Se laisse aimer
passionément. Note : ***
Producteur :
Dan's dahlias
Nagels Solidité (Nagels, Belgique, 1951) B (Ĝ mesuré 20 cm), IC, DP
Tiens, un ancêtre ! Oui, mais quel ancêtre ! J'avais vu cette apothéose
du dahlia belge dans les années soixante et je m'en souviens encore (bien
qu'à l'époque je fusse encore largement prépubère).
C'est dire combien j'avais été impressionné. Pourtant,
Nagels Solidité a depuis des décennies quitté les
catalogues européens. Tous. Il a fallu que je le fasse retraverser l'atlantique
en sens inverse pour en profiter à nouveau. Et je fus agréablement
surpris de voir que ce quinquagénaire n'avais pas pris une ride (contraiement
à un autre quinqua, votre serviteur). Sa forme ets incurvée, mais
pas récurvée selon nos anciens critères classificatoires,
c'est à dire que tous ses pétales sont régulièrement
incurvés vers l'avant. La couleur, un rose foncé flashy, presque
flluo, ne laisse personne indifférent. L'épaisseur, dont on pouvait
craindre qu'elle n'ait pas tenu la distance, est encore excellente. La tige
est parfaite et la végétation puissante. C'est dire si ce cultivar
était en avance sur son époque ! Franchement, vous auriez tort
de ne pas en profiter tant qu'il est encore disponible chez des producteurs
de goût... Note : ***
Producteur : Clack's Dahlia
Patch
Namiki Michi (Konishi, Japon) B (Ĝ mesuré 17 cm), IC, BI (BR/W)
Voilà encore un cultivar dont tout l'intérêt est dans
le coloris. Car, figurez-vous bonnes gens que Namiki Michi est BEIGE
à pointes blanches. Un vrai beige, classifié bronze par défaut,
car personne n'avait pensé jusqu'alors que le beige put être obtenu.
Mais ce beige est-il beau ? L'effet est-il agréable à l'il
? Eh bien, cela dépend. Car le problème de Namiki Michi
me semble être là. Si la plante ne paraît guère difficile,
il en va autrement du coloris : si la culture n'est pas optimale, le beige harmonieux
vire au caca d'oie crapote. Attention donc à vos méthodes culturales !
Mais si c'est réussi, alors c'est étonnant ! D'autant que
la forme récurvée tourbillonante et les pointes blanches aussi
régulières que possible ajoutent incontestablement de l'attrait
à ce cultivar qui sort vraiment de l'ordinaire. Note : **
Producteur : Wirth Dahlien
Oreti Duchess n'est pas le plus connu des Oreti. Ceci dit, M.
Jack, son obtenteur est un grand créateur de pompons (entre autres, car
il touche à toutes les formes). Celui-ci est très petit (environ
3cm de diamètre). La plante, vigoureuse est littéralement couverte
de fleurs dont l'harmonie de couleurs est vraiment admirable : blanc crème
pointé rouge cerise. C'est joli en diable et on dirait une confiserie.
On a envie de faire fondre sur la langue. La forme est bien sûr formidable
de même que la substance : encore un pompon qui résiste juste comme
il faut quand on le serre doucement au creux de la main. les tiges sont longues
et solides tout en restant proportionnées à la taille de la fleur.
Avec ça, on doit faire des bouquets sensationnels ! Note : ***
Producteur : Les & Viv Connell
Penhill Nigel Thompson (Maritz, Afrique du Sud, 2003) A (Ĝ mesuré 22cm), ID, L
Qu'est-ce qui a bien pu passer par la tête de Mr Maritz pour qu'il se
laisse aller à commercialiser un tel cultivar et à y associer
son nom ? Rappelons que c'est à ce même Maritz que nous devons
le magistral Penhill Watermelon.
Dorénavant, je me méfiierai des Penhill... Car ce Nigel
Thompson n'a pas grand chose pour lui .La fleur est un peu biscornue : toutes
les ligules n'ont pas la même forme; tandis que certaines relèvent
du décoratif formel, d'autres sont rubannées. En fait, c'est un
décoratif formel raté. L'épaisseur est insuffisante et
ne peux rien pour lui, de même que la texture qui est mate. La couleur
est banale. La vigueur de végétation est très moyenne.
Mais surtout Penhill Nigel Thompson regarde ostensiblement par terre
comme une petite fille timide. Or, ce n'est pas une petite fille timide. C'est
un cultivar de dahlia que je m'en veux d'avoir acheté et testé
deux années de suite en me disant : "Non, ce n'est pas possible
! Il va faire mieux l'an prochain!". Eh bien non ! M'est avis que Mr Maritz
devait avoir un compte personnel à régler avec Mr Nigel Thompson
pour lui dédier une plante comme celle-là. Si vous tomber sur
ce dahlia, évitez-le. Mon exemplaire va enrichir le tas de compost. Note
: -
Producteur : Art's
Nursery
Radegast (Galà, République Tchèque, 1996) B (Ĝ mesuré 19 cm), ID, BI (L/W)
Vous me trouvez extrêmement surpris que personne ne cultive Radegast
en dehors des pays d'Europe orientale. En effet, Radegast est un sport
du vieux et valeureux Tartan (B, ID, BI DR/W) qui est bien connu par
chez nous, comme d'ailleurs partout dans le monde. Radegast conserve
toutes les qualités de la variété mère ( vigueur,
floribondité, facilité de culture et surtout des ligules rubannées
et bouclées comme celles d'aucun autre cultivar) plus une : un coloris
moins courant. De surcroit, ce sport me parait bien fixé car aucune des
fleurs n'a montré cette saison la moindre trace de rouge foncé...
Pour l'instant, je l'admet, il est encore difficile à trouver, mais ça
va s'améliorer sous peu, j'y travaille ! Note : ***
Producteur : vigursala ; en
cours de multiplication au Jardin
conservatoire de la SFD pour 2008/2009
Ruskin Andrea (Pennington, Grande-Bretagne, 2004) BB (Ĝ mesuré 15cm), SC, PK
Ruskin Andrea est anglais, il est donc techniquement magnifique. Tout
y est un vrai bonheur de tous les instants : forme admirable, substance ferme
et crissante, port majestueux surde longues tiges solides et bien droites. À
cela s'ajoutent un coloris brillant rose très vif éclairci au
centre de la fleur, une floribondité exemplaire et une végétation
vraiment puissante (sans toutefois devenir envahissante). Cependant cette beauté
pourrait bien avoir un vice caché : les Ruskin que j'ai testés
jusqu'à maintenant (Ruskin
Charlotte, Ruskin Myra) avaient
tous le même défaut, celui de ne pas faire de tubercules remplacés
par de maigres racines qui ne passent pas l'hiver. À suivre, donc. La
notation qui suit tient compte de cet aléa probable Note : **
Producteur : Halls Of Heddon
Difficile de connaître exactement la valeur des obtentions de dahlias
russes. Jusqu'ici, je n'ai pas pu faire sortir de Russie les précieux
tubercules. Celui-ci m'est arrivé via la Lettonie, qui, soit dit en passant,
est un acteur européen majeur dans le domaine de notre fleur favorite.
Et si l'on en juge par cet exemple, vive le dahlia russe ! Samoje Daragoje
se présente en effet comme un cactus droit pourpre à larges collerettes
blanches. C'est ce que j'ai vu de plus novateur depuis longtemps. On pense naturellement
à Optic Illusion,
le petit décoratif à collerettes de l'américain N. Gitts,
qui se trouve facilement en jardinerie en Europe occidentale et qui présente
les mêmes tons. Mais contrairement à ce dernier, Samoje Daragoje
ne brûle pas au soleil. Ce défaut ruine une bonne part de l'intérêt
d'Optic Illusion en estompant le contraste ligules/pétaloïdes;
de plus, le développement de ces pétaloïdes formant les collerettes
y est assez capricieux : souvent, ce ne sont que des avortons peu spectaculaires.
Il n'en va pas de même sur Samoje Daragoje : les collerettes
sont larges et bien développées, toujours bien évidentes.
Et la fleur est grande ! Techniquement, celle-ci est fort correcte, de belle
épaisseur, d'excellente substance. La tige est fine, mais solide. Seul
défaut : la plante, très courte, ne m'a pas paru très vigoureuse,
contrairement à l'illusion d'optique, et sa floribondité est fort
moyenne. Il n'en demeure pas moins que l'originalité de sa fleur nous
incline à lui pardonner beaucoup ... Note : ****
Producteur : vigursala
; en cours de multiplication au Jardin
conservatoire de la SFD pour 2008/2009
Susan French (Rossack, Australie, 1977) B (Ĝ mesuré 19 cm), SC, LB (PK/Y)
Susan French est un grand classique du dahlia australien et l'une des
rares créations semi-cactus de M. Rossack qui nous soit parvenue (Rossack
est surtout connu en Europe pour ses décoratifs formels, dont le plus
courant est Edge of Gold).
Je jetais un il plein d'envie sur ce cultivar depuis longtemps, mais il
n'avait jamais quitté son pays d'origine, d'où il est quasiment
aussi difficile de sortir un dahlia que de l'y faire entrer. Jusqu'au jour où
un commerçant américain a eu le bon goût de se lancer dans
la difficile opération d'exfiltration andipodesques de ladite Susan.
Je me suis immédiatement jeté sur elle, si je puis dire. Ah, vraiment,
Susan French n'a pas usurpé sa renommée ! La fleur
est opulente, d'une forme magnifique et très typée, presque cactus
tant les pétales sont étroits et turbinés. La couleur,
rose saumoné à centre jaune est vive et lumineuse. La floribondité
est excellente, pour ne rien dire de la substance, vraiment parfaite. Les tiges
sont longues et solides et la plante vigoureuse. Magnifique ! Note : ***
Producteur : Clack's
Dahlia Patch
En fait, Tohtenkoh est presque un décoratif informel; on ne
peut donc pas dire que la forme est son point fort. Ce n'est pas sa couleur
non plus, puisque son rouge n'est pas très vif, intermédiaire
entre le rouge franc et le rouge foncé façon Crève-Cur.
La substance, quant à elle, n'ets que moyenne : rien de transcendant
de ce côté là non plus. Non, ses deux points forts sont
la taille de sa fleur et la longueur de ses tiges. J'ai rarement vu un semi-cactus
aussi grand. Seul, peut-être Simon's
Honor, techniquement plus réussi, peut lui être comparé.
Mais la vraie surprise de Tohtenkoh, ce sont ses tiges, droites comme
des "i", mais des "i" majuscules ! Imaginez que j'ai
mesuré une tige non éboutonnée de 68 cm !!! Je n'avais
jamais vu ça ! Et forte, et rigide et impeccable, avec ça !
Évidemment, par grand vent, vu le poids de la fleur et l'ampleur du balancement,
ça finit par casser. Dans ce cas, il faut couper les fleurs préventivement;
elles tiennent merveilleusement en vase. De plus, la variété s'est
montré vigoureuse et même florifère, ce qui est rare pour
les plantes offrant d'aussi larges fleurs. Note : **
Producteur : Masopust; Jardin
conservatoire de la SFD pour 2008/2009
Il y a longtemps que j'avais envie de vous parler de Toupie. Cette création
Turc qui n'est plus très récente est un des décoratifs
miniatures les plus jolis et les plus originaux qui soient. Limite haute de
la taille (c'est presque un BB), il arbore un coloris très brillant pourpre
de Tyr bordé de blanc. La fleur est de belle forme, replète et
rebondie à souhait. La floribondité est exceptionnelle et la plante
d'une grande vigueur. Les tiges sont labellisées Turc, c'est à
dire qu'elles sont rigides et fortes, tel de l'acier trempé. Précipitez-vous
sur Toupie, vous en serez enchantés. Pour une fois que je ne vous
propose pas une variété qu'on ne peut trouver que chez un petit
obtenteur du Katchatka, ne laissez pas passer l'occasion de vous fournir à
la jardinerie la plus proche de votre domicicle ! Note : ***
Producteur : Ernest
Turc
Parmi les spécialistés Gitts figurent les rouge/orange sur fond jaune. Rappelez-vous Swan's Sunset, par exemple, très connu en Europe car adopté par les Hollandais. Eh bien Tyler James m'a semblé de loin le plus réussi, le plus abouti de toute la série. Bien supérieur à Swan's Sunset, dont la fâcheuse tendance à végéter mollement peut devenir horripilante.La vigueur est extraordiaire ! Une seule patate m'a donné deux énormes tiges, une plante formant un large massif d'1,30 m de haut et une récolte de tubercules exemplaire. La fleur est très typée : sa forme est exceptionnelle, reconnaissable entre mille avec ses larges ligules gracieusement effilées. Le coloris, lui, est carrément somptueux : rouge feu largement éclairé de jaune canari à la base. Il est aussi fixe que possible car presque toutes les ligules de toutes les fleurs présentent une même proprtion de rouge et de jaune, ce qui est très rare dans ce mélange de tons flamme. La tige est robuste à souhait, bien proprtionnée à la fleur. L'aspect de la plante est magnifique. Pleine de vigueur et de santé, elle fait plaisir à voir. Seul défaut : une floraison peu hâtive. On lui pardonne, allez ! Note : ****
Producteur : Swan Island Dahlias
Vera Seyfang (Baynes, Australie, 1958) AA(Ĝ mesuré 27 cm), FD, L
Lorsque j'aai fait venir des USA cette vieille variété pour
notre conservatoire, je pensais lui trouver les défauts d'un papy dahlia
de 50 ans bientôt : manque d'épaisseur, substance mollassone...
Mais pas du tout ! Et c'est ce qui m'incite à vous en parler. Car
Vera Seyfang est toujours un très beau dahlia, dans une catégorie
où il n'y a pas grand chose de bien terrible à se mettre sous
la dent, si j'ose dire. La fleur est très grande, d'un beau rose un peu
lilacé, présentant de larges ligules du plus bel effet. L'épaisseur
est tout-à-fait correcte. La substance est ferme. La végétation
est vigoureuse, les tiges solides. Que demander de plus, je vous le demande
? Une floraison plus hâtive ? Sans doute, mais alors mieux vaut jeter
votre dévolu sur des variétés à fleurs plus petites.
En fait Vera Seyfang est une obtention australienne; déjà
en 1958 l'usage exigeait beaucoup plus de qualités techniques dans les
pays anglo-saxons qu'en Europe continentale, ce qui explique pour une bonne
part la longévité de ce cultivar. Note : **
Producteur : Swan
Island Dahlias
Wannabee (Gitts, USA, 2004) M (Ĝ mesuré 8 cm),NX, DB (DP/OR)
Je me demande bien pourquoi les américains ont classé Wannabee
en NX (nouveauté à centre plein). En fait, pour moi, c'est une
fleur d'anémone. Et pour une fois que les États-uniens nous proposent
une anémone belle et vigoureuse, mieux vaudrait ne pas la planquer dans
un ghetto fourre-tout (cf ce que je dis plus haut à
propos de Melqua Nebula). Bien sûr, Wannabee n'est pas
aussi parfait techniquement que la susdite nebula. Mais peu nous en chaut si
la nebula est moche tandis que Wannabee est ravissant ! Cette variété
est hâtive, d'une très grande floribondité, très
vigoureuse, produit un grand nombre de tubercules rondelets charmants. La fleur
comporte plusieurs rangées de ligules extérieures, à l'instar
des anémones hollandaises, d'un rose foncé à bases orange
très contrastées en début d'épanouissement, pour
devenir rose uni à l'optimum. La rucher prend alors le relais, offrant
des tubes incomplètement fermés (shocking, my dear !), du
même orange vif. L'association de couleurs est vraiment peu ordinaire
et flashy. Excellente variété. Note : **
Producteur : Swan
Island Dahlias
Wyn's Farmer John (Wynne, USA, 2005) AA(Ĝ mesuré 27 cm), ID, LB (Y/L)
Cette sale bête de Wyn's Farmer John n'a pas daigné me
faire une fleur digne de ce nom l'an dernier, c'est pourquoi je ne vous en ai
pas parlé. Mais cette saison, le bougre a mis les bouchées doubles.
Au point que j'ai eu du mal à le reconnaître ! Mais, enfin,
il ressemblait à sa photo sur le net. Ses immenses fleurs sont d'un frais
jaune clair ombré de mauve aux pointes, ce qui donne du relief à
la fleur tout en accentuant encore l'acidité du jaune. Wyn's Farmer
John évoque un sorbet au citron ou une citronnade bien fraîche,
avec un glaçon. Agréable par fortes chaleurs, n'est-ce pas ? La
tiges est aussi dure que de l'acier trempé, la floribondité élevée
pour une variété à si grande fleur et la plante ne dépasse
pas 1,10 m. Tout cela est très bien. Cependant, je me demande si le raté
de l'an dernier ne dénote pas une sensibilité du cultivar aux
saisons chaudes et sèches... Dans ce cas, si vous habitez le Luberon,
il vaudrait peut-être mieux chisir une variété plus conciliante...
Note : ***
Producteur : Wynne
IC, IC, c'est vite dit... Mais ce n'est pas non plus un ID, ni un SC, ni...
Bon, d'accord pour IC, mais faute de mieux. Ce dahlia, vous l'avez compris n'est
pas facile à classifier. Mais ce qui m'a séduit en lui, c'est
d'abord sa très grande floribondité et ensuite sa grande vigueur.
Des fleurs encore et encore jusqu'à ce que le gel y mette fin, voilà
Yukimukae. Il tranche sur ce que nous connaissons de la production japonaise
à travers ce qu'on nous en propose en occident : des grands décoratifs
ou semi-cactus. On voit que les obtenteurs su Soleil Levant savent aussi faire
des choses qui brillent moins par leur clinquant que par leurs qualités
intrinsèques. En fait, c'est même une variété "peu
vendeuse" à ce qu'il me semble : pensez donc, un BLANC ! Ni
géant, ni extravagant, ni nain, ni susceptible de faire un chromo aguicheur,
ni... En fait, ils auraient dû l'appeler "Ni-Ni", tiens... Note
: **
Producteur : Masopust;
Jardin conservatoire de
la SFD pour 2008/2009
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