J'ai essayé en 2009

Mis à jour le 27 décembre 2009

Une fois n'est pas coutume : 2009 a été une excellente année au jardin. Il faut dire que j'avais particulièrement boosté mes plantations en les gavant d'engrais multiples et variés. Et puis, j'ai été souvent absent du jardin cette saison et les traitres que sont mes dahlias en ont honteusement profité pour être d'autant plus beaux que je m'occupais moins d'eux. C'est à désespérer ! Tiens, puisque c'est comme ça, je ne vous aime plus, vialaines fleurs ingates ! (Je dis ça, je dis ça....)
Rappel : mes élucubrations des années passées restent en ligne; voyez ici 2000, 2001, 2002, 2003, 2004-2005,
2006, 2007, 2008
Et n'oubliez pas que nous utilisons à présent la classification américaine. Voyez ici la conversion vers la vieille classification française.

 

 

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Al Almand (Almand, États-Unis, 1993), B (Ø mesuré 17 cm), LC, OR

Celui-là a longtemps été un de mes échecs les plus cuisants : rien à faire, chaque fois que j'arrivais à le trouver dans un catalogue américain qui accepte de me l'expédier, ce qui n'était pas tous les ans, car la bête est rare, je n'arrivais pas à le faire pousser. Mais je suis aussi obstiné qu'un âne bâté, et je n'ai cessé de réitérer mes tentatives, chaque fois rempli du même espoir. Eh bien, ça a fini par marcher ! On nous dit Al Almand le grand classique américain des dentelles oranges; c'est vrai. Superbe ! Larges ligules profondément laciniées et travaillées, belle sustance, superbe texture à la fois brillante et satinée, vraiment unique, et surtout magnifique coloris orange franc et vif. Fleur épaisse, tiges longues, solides et sombres, feuillage élégant et discret vert foncé. Le plus beau des dentelles oranges. ...Et depuis deux saisons, il pousse chez moi comme du chiendent, ce qui semble démontrer que j'étais tombé sur de mauvais stocks et pas sur une variété difficile. Je vous conseille vivement. Note :***
Producteur : Corralitos Gardens

 

Alex® (Largant/Jeanne de Laval, France, 2009), BB (Ø mesuré 14 cm), ID, R

Voilà un coup de maître ! Dès que je l'ai vu, j'ai su que c'était LE dahlia français de la décennie. Ses larges ligules rouge feu super intense, gracieusement effilées à la pointe, ondulent avec grâce, tant aux extrémités que sur leurs bords. Belle épaisseur, excellente substance, admirable texture. La floridondité est extrême. La fleur est portée juste au dessus du feuillage par un pédoncule vigoureux et solide. Mais surtout, Alex® a hérité d'un de ses parents, le fameux Bishop of Llandaff le feuillage noir et très découpé qui a fait le succès de ce dernier. La brillance du rouge sur la noirceur aérienne du feuillage en font le point de mire de tout jardin de dahlias. De plus, la hauteur modérée de la plante (80 à 90 cm) permet d'éviter le tuteurage.
Baptisé l'été dernier à Allex (Drôme) au cours de l'exposition internationale organisée par la Société Française du Dahlia (SFD), en l'honneur d'Alex Pérot, son vice-président et président de la section dahlias de la SNHF décédé prématurément au cours de l'été 2008, il a supporté des températures de l'ordre de 40°C pendant trois semaines et un soleil de plomb sans que ni sa végétation ni son coloris n'en soit sensiblement affectés (la couleur avait seulement un peu foncé, mais le feuillage aussi). Il s'est en outre montré, dans ces circonstances extrêmes, très résistant aux maladies. En ce sens, Alex® est très supérieur à tout ce qui existe actuellement dans le même créneau (je ne citerai personne pour ne fâcher personne !). Ne manquez pas cette perle qui avait fait le meilleur score dans l'évaluation des cultivars candidats au Label Rouge en 2008 et qui a réitéré cet exploit en 2009, après avoir terminé 2ème au Parc floral de Paris en 2008. Note :****
Producteur : Jeanne de Laval

 

Anthéa Deldaorblan® (Delbard, France, 2008), BB (Ø mesuré 14 cm), FD, BI (OR/W)

Anthéa relève de la même recherche de caractères techniques spécifiques qu'Alex® : une plante courte qui peut se passer de tuteur et un feuillage sinon noir, du moins, en l'occurence, bronzé. La fleur est très attayante : son coloris oange rougeoyant plus foncé à la base des ligules contrastant heureusement avec des pointes blanches bien marquées et régulières suffit à retenir l'attention de l'amateur. Les variétés ne sont pas légion dans le coloris, toujours encombré par l'aussi indestructible que franchement dégénéré Colour Spectacle (à éviter à tout prix, il n'en existe plus de stock correct), auquel Anthéa offre une excellente alternative. La fleur est de belle forme régulière, épaisse et de bonne substance. Le feuillage, peut-être un peu trop abondant présente de grandes feuilles bronze. La plante est courte, davantage qu'Alex®  : pas plus de 70/80 cm. Néanmoins, Anthéa présente quelques défauts : sa floribondité peut parfois laisser à désirer, ainsi que l'implantation de la fleur sur le pédoncule.  Celle-ci se présente à plat, ce qui est admissible pour une plante aussi courte, mais elle branle parfois du chef, ce qui l'est moins. Note **
Producteur : Delbard

 

Banshu No Mori (Konishi, Japon, 2007) AA (Ø mesuré 27 cm), ID, DB (DP/Y)

Très improssionnate, la fleur de Banshu No Mori ! Par ses dimensions, certes, mais enfin M. Konishi nous a habitués à ces énormes décoratifs. Ce qui frappe avant tout, c'est sans doute la couleur, rare et intensément lumineuse; du mélange intime de rose foncé et de jaune naît une impression de rose vif ombré, plein de reliefs inattendus. La forme est hétérodoxe : les ligules sont étroites, pointues, mais parfaitement aplaties quoiqu'ondulées de manière harmonieuse. La fleur est épaisse, drue et de bonne substance. La tige est TRES longue, TRES forte et TRES droite, vraiment remarquable. La floraison est hâtive et généreuse; la plante vigoureuse. Seul défaut, mais de taille pour moi : l'inflorescence laisse trop souvent apparaître en son centre un dysharmonieux "bouton de culotte" des moins sexy... Note : **
Producteur : Conservatoire de la SFD pour 2010/2011

 

Babje Leto (Doroganov, Russie) BB (Ø mesuré 14cm), ID, FL

Celui-ci a une couleur vraiment unique qui ne peut passer inaperçue : son fond jaune est marbré de rouge clair. Ce n'est pas un panaché à proprement parler, car ce ne sont ni des stries, ni des taches, ni des points rouges sur le jaune. En fait, ce qui est véritablement unique ce sont les marbrures. L'effet est spectaculaire, harmonieux et en même temps très doux car chacun des deux coloris est dans des tons pastels vraiment ravissants. La plante est facile, assez basse et la floribondité excellente. L'épaisseur de la fleur est moyenne, mais peut-être aurait-il été plus heureux de le classer en "fleur de camélia". En tout cas, cela ne me semble pas rhédibitoire, étant donnée l'originalité de la variété. Encore un cultivar "exotique" qui gagnerait à être plus connu. Note : **
Producteur : Conservatoire de la SFD

 

Baronins AB611 (Baronins, Lettonie, Inédit) BB(Ø mesuré 14 cm), FD, BI (Y/W)

Voici un joli petit décoratif formel, de belle épaisseur, encore sous la référence de l'obtenteur et proposé en avant-première par le Conservatoire de la SFD. La fleur est ravissante, de belle épaisseur, bien formée. Le coloris est rare et toujours recherché jaune clair, miel à la base des ligules, largement et régulièrement pointé de blanc. L'ensemble n'est en rien criard, mais plutôt dans les tons pastels. La plante est très vigoureuse, et atteint environ 1 m de haut; la floraison hâtive est généreuse à souhait. Les tiges sont longues et rigides, l'inflorescence est présentée sous un angle parfait de 45°. Beaucoup de dahlias jaunes à pointes blanches sont des plantes médiocres qui ne valent que par la rareté de leur coloris; tel n'est pas le cas de celui-ci, de très bon aloi. Note : **
Producteur : Conservatoire de la SFD

 

Bies B (Ø mesuré 18 cm), LC, DR

Je ne sais rien de ce dahlia, sauf qu'il nous vient d'Europe orientale. Lors de l'année d'essai au conservatoire de Flamanville, j'ai été frappé par l'extrême noirceur du coloris et par l'aspect particulièrement velouté de sa texture, deux caractères qui vont souvent ensemble (Cf. Kenora Macop-b), mais qui sont toujours très spectaculaires au jardin. Bies est un dentelle atypique, dont la forme est proche du semi-cactus à l'américaine, voire même du décoratif informel. Pour tout dire, il est peu lacinié. Mais la plante est de belle vigueur, bien florifère, moins haute et moins tardive que Kenora Macop-b à laquelle elle peut présenter une alternative heureuse pour ceux qui veulent des fleurs dès juillet. La production de tubercules est moyenne, mais la conservation aisée. Note : **
Producteurs : Žvigursala

 

Blyton Softer Gleam (Stothard, Grande Bretagne, 2005) BA (Ø mesuré 10 cm), OR

Blyton Softer Gleam est une de ces petites merveilles formelles que seuls les Anglais savent produire. Moi, je vois plutôt un décoratif formel de petite taille, mais les britanniques le classent dans la catégorie des balles, ne chipotons pas, d'autant que depuis qu'ils l'ont modifiée, nos voisins d'outre-Manche ont une définition de la balle qui leur est propre... Enfin, bon, c'est rond et c'est beau. Quelle splendeur ! La régularité des ligules est extrême, au point que l'on se demande s'il est possible de faire mieux. La forme est parfaite, sphérique en diable. Et la fleur est très grande pour une balle ! Le coloris orange clair est très typé, subtil et racé. La tige est longue longue longue... et très rigide. Très vigoureux et prolifique, Blyton Softer Gleam devrait conquérir le cœur de nombreux amateurs. Note : ***
Producteur : Baumaux

 

Celazvaigzne (Zala, Lettonie, 2006) B (Ø mesuré 18 cm), LC, LB (OR/Y)

Je l'avais remarqué dans le catalogue letton à cause de son nom qui me paraissait imprononçable (c'est encore pire que ce que vous avez lu ci-dessus, car le "l" s'écrit avec un cédille, caractère que mon logiciel de construction de site ne connaît pas). Depuis qu'il fleurit chez moi, j'ai appris à apprivoiser cette beauté balte, sinon à dire son nom. Son principal défaut est un manque d'épaisseur, qui est cependant racheté par des caractères très intéressants : d'abord, sa floribondité, intense; Puis ses longues tiges noires, qui contrastent heureusement avec la couleur des fleurs, qui jaillissent hors d'un feuillage discret. Enfin et surtout, la forme de ces fleurs, à ligules très fimbriées bien que très plates, à peine turbinées est superbe et inhabituelle. Elles arborent une délicate couleur orange bronzé tendre légèrement éclairé de jaune à la base. L'ensemble est très typé : Celazvaigzne ne ressemble à aucun autre cultivar. Sa production de tubercules n'est cependant pas très abondante. A voir malgré tout. Note : **
Producteur : Žvigursala

 

Christie Dove (Matulick, Australie, <2008) BB(Ø mesuré 10 cm), ST, W

Mrs Joan Matulick est une charmante vieille dame qui préside The Dahlia Society Of South Australia. On la croirait droit sortie d'un cottage anglais où elle passerait son temps à faire du thé et confectionner des cookies pour ses petits enfants. Mais cette Miss Marple du dahlia vit dans le bush australien, entre mygales et kangourous, et révolutionne à ses heures la forme de nos fleurs favorites. Tant pis pour les cookies. Car que dire de Christie Dove si ce n'est qu'à côté de lui, tous les autres dahlias étoilés ont l'air d'ébauches mal dégrossies. Cela vaut en particulier pour les américains qui sont souvent plus proches du décoratif que du vénérable ancêtre du type, l'illustre Giraffe. Bien sûr, Christie Dove manque encore d'épaisseur. Mais que ses ligules sont magnifiquement turbinées dans le sens contraire des cactus ! Sa couleur, blanc à l'avers et rose au revers, finissant blanc à complet épanouissement pourrait être plus vif, ou plus original. Certes, mais quellle forme ! D'ailleurs, Christie Dove est le premier de toute une série d'étoilés "Christie", qui déclineront le concept en différentes teintes, et dont nous ne manqueront pas de reparler ici. Christie Dove est un dahlia demi-nain d'environ 70 cm de haut. Il n'est pas nécessaire de le tuteurer. Il fleurit bien et produit des tubercules en quantité. Note : ***
Producteur : Les & Viv Connell

 

Cyna Warrior (Foster, Grande Bretagne, <2006) A (Ø mesuré 22cm), FD, LB (OR/PK)

Celui-là est un de mes favoris de l'année. Je l'ai fait venir des USA avec Christie Dove, et c'est aussi une merveille. J'ai passé des jours à observer l'épanouissement de la première fleur sans trop croire ce que je voyais : Cyna Warrior à des ligules alvéolées, comme les pompons ! Je n'avais jamais rien vu de tel sur une variété à grandes fleurs. Néanmoins, le nombre de ligules est celui d'un décoratif; donc la fleur n'a pas l'aspect serré des pompons ou des balles, ce qui est heureux car l'inflorescence serait alors trop lourde, bien que la tige soit longue et très solide. Comme, de surcroît, le coloris orange saumoné à l'avers, rose pourpré au revers, est presque aussi étrange que la forme, Cyna Warrior accroche immanquablement l'œil. Imaginez ce gros pompon de plus de 20 cm de diamètre au milieu d'un parterre ! Voilà une variété à hybrider d'urgence ! Que Les and Viv Connell soient ici remerciés pour avoir déniché cette rareté britiche, dont je n'ai jamais vu trace dans aucun catalogue britannique... Note : ***
Producteur : Les & Viv Connell

 

Deldajor® (apellations commerciales : Sandrine et Château d'Urville)(Delbard, France, 2007) B (Ø mesuré 17cm), FD, OR

Ah lala, qu'est-ce que je n'aime pas quand une variété est commercialisée sous plusieurs appellations ! Enfin, celle-ci fait heureusement l'objet d'un dépôt de marque, et c'est donc sous cette barbare appellation, qui est obligatoirement portée sur chaque emballage et chaque catalogue, que je vous la présente. N'hésitons pas : Deldajor® est un de mes dahlias Delbard préférés. Certes, il a encore le défaut de beaucoup de créations Delbard depuis trente ou quarante ans : il a beaucoup de feuilles, trop à mon goût. Mais que cette fleur est originale ! Son coloris orange vif à base des ligules rouge est totalement unique sur le marché mondial à ce jour. De plus, la plante est très courte (environ 80 cm), ce qui lui permet de croître sans tuteurage. La floraison est très abondante, et comme toujours chez Delbard, la variété est très vigoureuse et prolifique. C'est du feu dans votre jardin ! Essayez-le donc. Note : ***
Producteur : Delbard (Sandrine); Jeanne de Laval (Château d'Urville)

 

Emilia Vasaryova (République Tchèque) BB (Ø mesuré 13 cm), ID, PK

Excellente surprise que cette Emilia Vasaryova ! Voilà qui, une fois encore, nous démontre que les créateurs d'Europe orientale sont d'un excellent niveau et qu'il faut avoir l'œil sur leurs obtentions. C'est un joli petit décoratif rose dragée, qui vaut tant pour son coloris que pour sa très grande floribondité. Tout l'été, ce fut un gros bouquet. La plante est hâtive, vigoureuse, de belle prestance. La fleur, de forme régulière et originale à pétales pointus, est bien présentée au dessus du feuillage. La végétation est puissante. Une variété qui, sans prétendre révolutionner le dahlia, ne peut décevoir. Note : **
Producteur : Conservatoire de la SFD pour 2010/2011

 

Feu Follet (E. Turc, France, 2009) B (Ø mesuré 16 cm), ID, FL

Le moins que l'on puisse dire de Feu Follet, c'est qu'il "en jette" ! Son rouge vermillon très très vif et ses revers d'un jaune doré non moins vif contrastent autant que faire se peut. Si bien que cette variété a été la seule a être primée à la fois par le public et par le jury technique cet été lors du concours international d'Allex. Comme je vous l'ai dit plus haut, il avait fait 40°C pendant trois semaines avant le concours, ce qui signiifie que ce brillant coloris résiste parfaitement à l'insolation la plus extrême et au stress thermique. Feu Follet a été superbe aussi dans le jardin conservatoire de la SFD en Cotentin, il donne donc de bons résultats dans des climats très différents. De plus, la plante, vigoureuse, est très florifère. Seul défaut : la fleur manque d'épaisseur. Mais il a tant de qualités que j'ai presque honte d'attirer l'attention sur ce détail... Note : ***
Producteur : Ernest Turc

 

Gardaïa (E. Turc, France, 2009) AN, Y

À ma connaissance, tous les dahlias à fleurs d'anémone jaunes jusqu'alors au commerce étaient d'un jaune un peu terne, voire pisseux et pas très top (par exemple le batave Quickstep, pourtant le moins moche du lot). Gardaïa marque un très net progrès de ce côté là : son jaune est très vif et brillant. Son rûcher est ample et bien formé; ses ligules, en rang simple, sont d'un jaune légèrement plus soutenu que le rûcher, formant un camaïeu du meilleur aloi; leur substance ferme et leur texture satinée augmentent l'attrait de cette variété, de loin la plus excitante des nouvelles fleurs d'anémones hautes que la société Ernest Turc a mis sur le marché cette année. D'autant que floribondité et vigueur sont au rendez-vous, et que, de plus, Gardaïa n'est pas trop haut (1,20 m), ce qui n'est pas le cas de toute la série. Pourtant, malgré toutes ces qualités, Gardaïa a un défaut, un seul, mais qui peut vraiment décevoir : sa fleur est mal portée par un pédoncule trop faible dans sa partie supérieure et remue comme une cloche de Pâques quand on la secoue un peu, ce que font systématiquement les pervers juges techniques dans toute compétition digne de ce nom, afin, justement, de déceler ce défaut. Je ne vous dis pas ce qui se passe quand il y a grand vent... Ding, dong, ding, dong.... Note : **
Producteur : Ernest Turc

 

Grand Finale (Gitts, USA, 2004) AA (Ø mesuré 27 cm), SC, DB (PR/W)

Quand j'avais vu la photo sur le site de son obtenteur, je m'étais (intérieurement) gratté la gorge avec perplexité : "hum, hum" (c'est la transcription du grattement intérieur et perplexe) "est-il possible que cette fleur soit d'un mélange de pourpre et d'argent aussi rare que subtil, ou n'est-ce qu'un cliché malignement photoshopé pour séduire le client crédule ?" ... "Je ne vois qu'un seul moyen de le savoir : l'acheter." C'est ainsi que je pris le risque de devenir client crédule. Heureusement, je ne tombai pas dans cette cruelle extrémité, car la fleur correspondait parfaitement à sa photo. Superbe. La plante est assez courte : 1 m/1,10 m, et sa mise à fleur, sans être tardive, n'est pas non plus précoce. Cette fleur, immense, très bien formée, très fournie est vraiment typée, tant par son épaisseur, sa forme, que par la finesse de son coloris. La tige est longue, assez fine, mais robuste, portant l'inflorescence juste au-dessus du feuillage (c'est très en vogue, mais je préfère quand elle s'en dégage davantage). C'est une belle variété vigoureuse et florifère qui semble, de surcroît, produire nombre de tubercules dodus. Elle offre aux addicts des très grands semi-cactus pourpres une alternative à l'infâme avorton capricieux qu'est Rév. P. Holian et auquel il y a malheureusement peu de subsituts possibles. Ce n'est pas là son moindre mérite. Note : ***
Producteur : Swan Island Dahlias mais vous devriez le trouver en jardinerie, car les hollandais l'ont adopté.

 

Hapet Stellar (Haslhofer, Autriche, 2009) BB, ST, FL

Ah le bel étoilé ! Pas la perfection formelle de Christie Dove, certes, mais une profusion de fleurs très épaisses au chaud coloris orange à revers rouges. Permettez-moi d'insister sur l'épaisseur : trop souvent les étoilés ressemblent à des parapluies; peu de rangs de ligules et une épaisseur apparente en trompe l'œil, due à l'aspect convexe de ces pétales. Tel n'est pas le cas ici : les ligules sont aussi abondantes qu'opulentes. Les tiges sont sombres, longues et solides. La plante, très vigoureuse, est facile à mener, bien qu'un peu haute (1,40 m au moins) et manque peut-être un peu d'ampleur au jardin. En tous cas, Hapet Stellar est idéal pour la fleur coupée où l'originalité de sa forme et la brillance de son coloris font merveille. Du point de vue de la forme, justement, Hapet Stellar présente des ligules bien turbinées et légèrement récurvées, donnant à l'inflorescence un aspect tournoyant qui n'est pas sans rappeler les cactus incurvés. La substance est un peu "légère" à mon goût (ce qui rend les ligules fragiles, comme on peut le voir sur la photo), mais la texture, à la fois brillante et satinée, est superbe. Hapet Stellar supporte bien la chaleur, un peu moins la pluie, mais pas du tout le vent. Évitez-le si votre jardin est sur l'île de Sein, mais ailleurs, vous serez comblé. Note : ***
Producteur : Peter's Dahlien

 

Helena Ruzickova (Europe orientale) B (Ĝ mesuré 18 cm), StC, FL

Qui pourrait ne pas être intrigué par cette belle inconnue ? Je ne sais rien ni du dahlia, ni de la belle Helena qu'il honore. Mais avouez que le dahlia a du chien ! Ils sont rares, les vrais cactus, aux ligules fines comme des aiguilles ! Et justement, celui-ci en est un, particulièrement réussi de surcroît. C'est une sorte de pelote d'épingles (qui ne pique pas !) dont la couleur est tout aussi attrayante que la forme : un subtil et progressif dégradé qui va du rouge fanal vif aux pointes au jaune canari doré au centre en pasant par toute la gamme des oranges. Un coloris plus abouti que celui de ses concurrents tel le belge Roger Geselle. L'épaisseur est un peu juste, mais les vrais cactus ne sont jamais très épais. La plante est de belle vigueur, même si , me semble-t-il, vous ne risquez guère le tour de reins en arrachant sa souche, plutôt chiche, la mauvaise saison venue. Mais même sur ce point, Roger Geselle est encore pire ! Malgré tout, si vous avez des loisirs, vous pouvez toujours essayer de marier Roger et Helena, sûr que vous obtiendrez plein de petits cactus flamme; du moins si vous ne craignez pas de procéder à une union incestueuse, car'il ya quand même fort à parier qu'Helena a du sang de Roger dans les veines. ...Si j'ose dire. Note :**
Producteur : Jardin conservatoire de la SFD pour 2010/2011

 

Higgo Wonder (Higgo, Afrique du Sud, 2009) BB (Ĝ mesuré 15 cm), LC, DB (PR/W)

Les fleurs sont comme les gens : certaines sont photogéniques, d'autres pas. À n'en pas douter, Higgo Wonder fait partie de la première catégorie. En la voyant sur le catalogue de Les & Viv Connell, je me suis mis à baver. Le choc ! Que la bête semblait splendide, toute emmaillotée de ses propres fanfreluches ! Et le coloris, pourpre aux pointes, s'éclaircissant vers le centre jusqu'au blanc rosé en passant par tout l'éventail des roses, n'était-ce pas une pure merveille ? La première fleur s'épanouissant, je remarquai avec enthousiasme que la photo semblait avoir dit vrai : non seulement forme et couleur étaient au rendez-vous, mais en plus la substance était vraiment très belle, craquante et ferme, tandis que la texture satinée me laissait sans voix. Hélas, cent fois hélas, la merveille montra vite ses limites à plein épanouissement : ELLE CREUSE ! Eh oui, un inopportun centre jaune plein de pollen qu'on aurait préféré ne voir apparaître qu'en octobre se montra dès la première fleur et ne cessa de s'aggrandir tout au long de la saison : de moins en moins de ligules, de plus en plus de fleurons supposés fertiles qui s'avérèrent d'ailleurs ne l'être que difficilement. Par cette sévère déception s'achève ce qui aurait pu être un coup de foudre, LE coup de foudre de 2009 ! Vite, passons à autre chose... Note *
Producteur : Les & Viv Connell

 

Hollyhill Flamingo (Kennedy, USA, 2008), B (Ĝ mesuré 19 cm), SC, DP

Hollyhill Flamingo lui aussi m'avait emballé sur photo dans le même catalogue. Curieusement, j'étais plus méfiant envers le coloris annoncé par le vendeur que vis-à-vis des qualitées par lui vantées de Higgo Wonder : un rose corail flashy uni, presque fluo, était-ce vraiment possible ? Je demeurai circonspect. Dès la sortie de terre, heureuse surprise : la plante se montra immédiatement très vigoureuse en développant une végétation puissante. Cette première bonne surprise s'avéra vite ne pas être la dernière, car l'épanouissement de la première fleur fut un véritable enchantement. Eh bien si, la couleur était comme annoncée, exceptionnellement vive, parfaitement uniforme et résista même très bien au soleil (du moins celui de Normandie), ce qui est vraiment rarissime pour un corail vif. La photo ne rend pas l'intensité de la couleur, la cellule a dû en être éblouie ! Ce coloris ne peut être comparé qu'à celui de Nepal, mais la fleur, bien que de forme moins parfaite, est beaucoup plus grande. Et surtout, substance et texture sont vraiment magnifiques, unissant l'épaisseur de l'une au moiré de l'autre. Sans compter la vigueur, que Nepal est loin de partager. Dans tout mon massif, on n'a vu cet été que cet Hollyhill Flamingo qui éteignait de ses mille feux tous les malheureux autres roses que j'avais eu la mauvaise idée de mettre auprès de lui ! C'était vraiment le point de mire du jardin. Une merveille à posséder absolument. Note :***
Producteur : Les & Viv Connell

 

Hollyhill Quintessence (Kennedy, USA, 2004) B (Ĝ mesuré 18 cm), SC, LB (PK/W)

Un semi-cactus rose à centre blanc ? Vraiment, ce n'est guère original ! Et pourtant, c'est une merveille. Portez immédiatement à la déchetterie tous les autres semi-cactus roses à centre blanc que vous pouvez avoir et acquérez celui-là ! Vite ! Ça n'avait pourtant pas très bien commencé. J'avais commandé deux tubercules chez deux producteurs différents, et j'ai reçu deux minuscules patates. J'en ai conclu que la variété ne devait pas faire de grosses souches. Pourtant, nos deux bébés ont vite poussé, avec une vigueur qui ne manqua pas de m'étonner. Et la floraison fut magnifique. La perfection formelle de Hollyhill Quintessence est déjà en soi un pur ravissement. La couleur est très subtile : les ligules s'ouvrent blanches, pour se colorer progressivement en rose pur et vif sous l'action de la lumière. La floribondité est réellement exceptionnelle. Les tiges sont longues et fermes tandis que la plante ne dépasse guère 1,20 m. La substance est toute crissante, et la texture est satinée à souhait. Quant à la récolte de patates, elle s'est avérée très normale, contrairement à mes craintes du printemps. Une merveille, vous dis-je ! Note :***
Producteurs : Les & Viv Connell; Clack's Dahlia Patch; Swan Island Dahlias

 

John Bramlett (Eckhoff, USA, 2000) A (Ĝ mesuré 22 cm), FD, PR

Je m'aperçois que je ne vous ai jamais parlé de John Bramlett. Réparons vite cet oubli, car cette variété ne ressemble à aucune autre. Par sa forme, d'abord, très spéciale : bien que très régulière (c'est un décoratif formel), les ligules, nombreuses, sont étroites, en cuiller et pointues à leur extrémité. Unique et joli. Autre spécificité de John Bramlett : sa couleur. C'est un vrai pourpre de Tyr à reflets violets, vif et lumineux. Les revers plus clairs sont bien visibles grâce à la forme en cuiller. Quand on sait à quel point les dahlias pourpres à grande fleur sont rares, celui-là me paraît incontournable. Malgré les apparences (les ligules semblent un peu chiffonées), la substance est excellente, ferme et craquante, tandis que l'épaisseur de la fleur est parfaite. La plante est de bonne vigueur, très florifère et de floraison hâtive. Seul point noir à ce tableau : il n'est pas facile de se procurer John Bramlett, car l'obtenteur américain n'expédie pas vers l'Europe. Cette difficulté est en passe d'être contournée, car la variété est en multiplication au conservatoire de la SFD. Note :***
Producteur : Jardin conservatoire de la SFD pour 2010/2011

 

Jours de France (E. Turc/Groupement des Professionnels Français du Dahlia, France, 1966) B( Ĝ mesuré 17cm), SC, R

Si j'attire votre attention sur un cultivar de 1966, vous imaginez bien que ce n'est pas pour vous en vanter la nouveauté ! C'est d'abord parce que ce Jours de France a marqué son époque. Distribué par l'ensemble des professionnels français producteurs de dahlias (qui étaient nombreux en ces temps lointains), il a hanté tous les catalogues, toutes les graineteries et même les premières jardineries de la seconde moitié des années soixante et des années soixante-dix du siècle dernier. La variété choisie pour ce coup publicitaire était un bon choix, car c'est un cultivar qui était et qui demeure extrêmement vigoureux et prolifique, de culture aisée en tous climats. La floribondité est extrême. Le rouge vif orangé baptisé "rouge fanal" était aussi très nouveau à l'époque, et correspondait à un changement des goûts du public (c'est l'époque de la rose orange vermillon "Super Star"). En dahlias, on n'en était alors qu'au "rouge sang", plus soutenu et moins claquant (par exemple, le fameux Bacchanal). Mais après Jours de France et son succès commercial, il a fallu attendre plusieurs décennies avant de voir revenir des nouveautés rouge sang tandis que se multipliaient les rouges fanal et vermillon.
Si je vous parle de Jours de France, c'est aussi parce que nous en avons retrouvé (je garderai le secret sur le "comment") , alors qu'il y a peu de temps encore, cette variété était considérée comme perdue. Elle a été régénérée in vitro. Et il y an a un sacré stock au conservatoire ! Avant de passer commande de ce monument historique (à partir du 1er février), sachez quand même que Jours de France peut être sensible au mildiou dans certains terrains; prévoyez un traitement préventif si vous voulez que la plante conserve toutes ses feuilles jusqu'au sol. Prévoyez aussi un tuteur, car la plante est relativement haute (1,40 m). Et en cas de famine, vous pourrez toujours cuisiner ses tubercules. Vous ne mourrez pas de faim, c'est sûr ! Note :**
Producteur : Jardin conservatoire de la SFD

 

Juul (Beaumont, France, 2010), B( Ĝ mesuré 18cm), ID, DB (R/OR)

J'allais écrire de nouveau "encore une variété qui ne ressemble à aucune autre "... Enfin, si, finalement Juul a un petit quelque chose de Deldajor® : un coloris "mélange foncé" à pointes plus claires. Et je vous prie de croire que Juul dans un massif, ça se remarque. Le centre est rouge sang de bœuf, largement éclairci aux extrémités en un rose bronzé étrange, à moins que ce ne soit un rose foncé ambré, difficile à décrire. Mais en plus, la forme des fleurs est très remarquable, puisque les ligules s'enroulent sur elles-mêmes aux pointes donnant un aspect bouclé insolite à la fleur. Et comme les revers sont clairs, on les voit bien dans les boucles. C'est beau, original, très florifère et d'une végétation puissante. Juul a été obtenu par Yoann Beaumont, l'actuel trésorier de la SFD, qui nous avait habitués à des créations panachées. Voilà un bien heureux moyen d'élargir la gamme de ses hybridations. D'ailleurs, il en a plein d'autres tout aussi excitantes en stock. À suivre, donc. Note ***
Producteur : Jardin conservatoire de la SFD

 

Kumir (Suhanov, Russie) B (Ĝ mesuré 19 cm), ID, R

Souvent les variétés des pays d'Europe orientale manquent d'originalité, même si les caractéristiques techniques sont excellentes. Mais le moins que l'on puisse dire de ce Kumir, c'est qu'il est original. Sa forme est très proche d'un semi-cactus, mais les ligules ne sont turbinées qu'en fin de vie, sur le pourtour de l'inflorescence. La majorité d'entre elles sont totalement plates, mais très étroites. C'est hétérodoxe et ça doit faire frémir les puristes, mais c'est joli comme tout. Mais surtout, le point fort de Kumir, c'est sa couleur : imaginez un rouge sang vif ombré d'acajou, ce qui est déjà en soi fort intéressant. Mais de plus, le pigment n'est pas régulièrement réparti sur toute la ligule et forme des zones plus ou moins soutenues ou plus ou moins claires. Un camaïeu de rouges acajou, avouez que ce n'est pas banal ! La plante semble très vigoureuse et bien prolifique. Seul défaut majeur : la fleur manque d'épaisseur à mon goût. Mais rien que sa couleur mérite qu'on l'essaie ! Note **
Producteurs : Jardin conservatoire de la SFD pour 2010/2011

 

Lupin Dixie (Morin, USA, 1991) BB (Ĝ mesuré 15 cm), StC, DP

Lupin Dixie est rentré d'in vitro ! Bonne nouvelle car cette variété n'était plus disponible nulle part en bon état sanitaire. Et pourtant, selon moi, elle reste la meilleure des créations de Willard Morin, et aussi une des plus connues. La fleur est d'un rose foncé très vif, presque rose tyrien, qui tient relativement bien au soleil, même fort. Elle est très épaisse et de très belle forme, très classique. La floraison est extrêmement abondante, hâtive et soutenue jusqu'au gel. La végétation est exubérante, bien que la plante soit courte (90 cm); prévoyez donc de l'espace à la plantation entre chaque tubercule ! La variété est très prolifique et de culture vraiment facile. Son seul défaut à mon goût est son feuillage, qui ressemble à s'y tromper à celui, pourtant très caractéristique d'April Dawn (un ascendant direct ?). Je n'aime pas ce feuillage, mais d'autres aiment; et comme il n'y a pas de critères pour juger un feuillage de dahlias, chacun juge selon son goût... Note : ***
Producteur : Jardin conservatoire de la SFD Il y a d'autres producteurs aux USA, mais l'état sanitaire de la variété y laisse à désirer...

 

Maria K. Meggos (Meggos, USA, <2007) B (Ĝ mesuré 17 cm), SC, OR

Maria K. Meggos n'est pas une variété facile. C'est le genre "je plante deux tubercules, j'en récolte trois". Au moins, cette variété n'encombrera pas votre cave. L'intérêt de Maria K. Meggos est ailleurs : c'est la seule alternative que je connaisse à Normandy Copper Glow. ...Et alors, me direz-vous ? Qu'a donc ce Normandy Copper Glow pour vous exciter ainsi ? Eh bien, c'est un magnifique cactus orange clair qu'on ne trouve malheureusement plus en Amérique qu'en mauvais état sanitaire. Et nos efforts pour lui refaire une santé in vitro n'ont malheureusement pas abouti (ça ne marche pas toujours !). Maria K. Meggos lui ressemble comme une sœur, à peine ses ligules sont-elles un peu plus larges à la base, d'où son classement, à mon avis exagéré, en semi-cactus. La couleur est exactement la même, rare et subtile. Substance et texture sont aussi les mêmes, ainsi que ces petits sillons dans la longueur de chaque ligule, qui sont très typés et donnent tant à une variété qu'à l'autre une grande partie de leur charme. Et de plus, Maria K. Meggos est en bon état sanitaire ! Certes, il ne fait pas de patates, ou si peu; mais Normandy Copper Glow non plus, alors... Note : **
Producteur : Clack's Dahlia Patch

 

Marzenka (Europe orientale, sans doute Pologne) MS (Ĝ mesuré 5 cm), BI (R/PK) NAIN

Je ne vous parle pas souvent de dahlias nains, à plus forte raison de simples mignons. En fait, c'est que ce type de dahlias, bien que très apprécié des collectivités et représentant un gros marché, ne fait pas l'objet d'une créativité forcenée. Ou plutôt, pour être plus précis, les hybrideurs nous proposent de très nombreuses nouveautés prétendument révolutionnaires. En fait, ce sont presque toujours des nains à fleurs doubles ou de pivoine, en général franchement moches voire même repoussants pour certains, et techniquement fort médiocres, ...donc À FUIR ! Ce n'est heureusement pas le cas de ce Marzenka, dont l'intérêt tient d'abord à sa couleur, rare s'il en est, puisque c'est un simple mignon rouge à pointes rose vif. Il ne passe pas inaperçu, je vous assure ! Techniquement, c'est très correct : la fleur est régulière, même si, comme sur la photo, elle a parfois une ligule de trop; la plante est hâtive, très florifère et bien "poussante", comme on dit chez les pros. Deux défauts cependant : une tendance, comme souvent chez les dahlias nains, à avoir du mal à tenir jusqu'en fin de saison, même en ôtant soigneusement les fleurs fanées; et aussi une regrettable propension à choper l'oïdium, ce qui ne fait pas de très jolies bordures... Mais le coloris rachète tout ! il a d'ailleurs été primé lors du concours international de la SFD à Allex (Drôme) cet été. Note :**
Producteur : Jardin conservatoire de la SFD ; Legutko (en nombre)

 

Mingus Michael A. (Mingus, USA, 2003) B (Ĝ mesuré 16 cm), SC, V (PR/W)

J'aime beaucoup les créations Mingus. Ce sont les variétés américaines les plus vigoureuses. Mingus Michael A. ne fait pas exception : quelle puissance de végétation ! Quelle production de tubercules ! Et de plus voilà un superbe panaché bien épais, à la belle texture et à la superbe substance. Et bien florifère de surcroit. N'en jetez plus ! Seule petite ombre au tableau, mais ce n'est encore qu'une supposition qui ne s'est pas manifestée dans mon stock : c'est un panaché TRÈS panaché, avec de très nombreuses stries pourpres sur un fond blanc réduit au minimum. Or, ce genre de panachés a tendance à sporter vite fait en pourpre uni. À suivre attentivement. Note : ***
Producteur : Clack's Dahlia Patch

 

Nadia Ruth (Connell, USA, 2008) B (Ĝ mesuré 17 cm), LC, LB (PK/W)

Je n'ai aucune idée de qui peut bien être la Nadia Ruth à qui est dédiée cette variété. Je sais seulement qu'elle est bien honorée. C'est un cultivar magnifique. Le plus intéressant est la couleur, rose très pâle nuancé de blanc. Cette couleur, c'est tout ou rien : ou bien c'est raté et c'est fadasse en diable ou bien c'est réussi et c'est délicat et subtil. Nous sommes de toute évidence en présence de la seconde éventualité. De plus, les laciniations franches et profondes mettent bien en valeur la régularité de la fleur. Et surtout, la substance hyper épaisse et la texture presque cireuse font de Nadia Ruth une sorte de confiserie sucrée et glacée. Mmmmmm !! On en mangerait ! Sucre glace ou pâte d'amande ? La fleur est bien portée par un pédoncule fort et long. La végétation, sans être exubérante, est satisfaisante. J'adore !!! Note : ***
Producteur : Connell

 

Northwest Brian D. (Ellison, USA, 2004) BB (Ĝ mesuré 12cm), O, PR

Classé en pourpre par les américains, cette fleur est plutôt rose lilas. Outre atlantique, on a tendance à appeler pourpre un peu n'importe quoi... Bon, ceci étant dit, voila une magnifique fleur d'orchidée, techniquement parfaite et dans un coloris où nous n'avions pas grand chose de correct. Northwest Brian D. est un massif de fleurs permanent. J'ai rarement vu une variété aussi florifère. De plus, la mise à fleur est très rapide et c'est un des premiers dahlias à fleurir. Malheureusement, ces deux caractéristiques positives en impliquent généralement une autre plus négative : la floraison ne dure pas jusqu'au gel, car la plante est épuisée bien avant, même en lui ôtant toutes ses fleurs fanées. Et c'est bien le cas ici, hélas. Pour y remédier, essayez d'éboutonner largement; mais alors vous aurez moins de fleurs épanouies en même temps. Il faut choisir ! Malgré ce défaut, Northwest Brian D. demeure un excellent cultivar, vigoureux, solide et original. Les amateurs de fleurs d'orchidée en seront immanquablement enchantés. Note : ***
Producteur : Dan's Dahlias

 

Olga (Europe orientale) B (Ĝ mesuré 18 cm), IC, DP

Voilà encore une variété venue de l'est et dont nous ne savons rien. Référencé nulle part, ce cultivar d'exception pourrait bien échapper à son producteur le jour où les commerciaux hollandais vont le découvrir ! Olga, c'est un tourbillon rose corail, très brillant et du plus bel effet. Rien de comparable sur le marché. Bien supérieur à tous les Alfred Grille du monde et autres Stars bataves, et même au Bird Nest américain, un peu difficile de culture, il faut bien l'avouer. Dans cette plante, tout est parfait : la fleur possède une épaisseur certaine, chose rare en Europe, surtout à l'est. La forme incurvée tournoyante est parfaite. Les ligules sont à la fois larges et récurvées, une vraie splendeur. Quant à la substance, elle est ferme et crissante. La texture, de même qualité, est satinée à souhait, presque veloutée, ce qui est exceptionnel dans ce coloris.La plante est vigoureuse, hâtive, très florifère et fort prolifique. Les tiges sont longues et solides, permettant l'usage en fleur coupée, même sans éboutonner. En d'autres termes, c'est une variété qui ne peut décevoir personne, même le néophyte qui ne sait rien de la culture du dahlia. Je crois que je vais m'en faire tout un massif ! Note : ****
Producteur : Jardin conservatoire de la SFD

 

Peach Delight (Scobbie, Australie, <2004) B (Ĝ mesuré 17 cm), SC, PK

Peach Delight est une véritable perfection formelle. C'est une sorte d'archétype du semi-cactus, dont la photo pourra longtemps servir à illustrer ce type de dahlias. La couleur est très intéressante : rose pêche très tendre, légèrement orangé; il n'y a pas grand chose de comparable sur le marché. Les tiges sont fortes et rigides, longues juste comme il faut. D'ailleurs, voilà une expression qui caractérise bien la variété : "juste comme il faut". Mais pas davantage. Floribondité, vigueur, production de tubercules, tout ça est "juste comme il faut", mais pas plus. Dommage, car c'est techniquement parfait. Il manque juste le petit quelque chose qui fait d'un bon cultivar une plante d'exception. Note : **
Producteur : Clack's Dahlia Patch

 

Pipsqueak (Swan Island Dahlias, USA, 1998) M (Ĝ mesuré 10 cm), CO, DP/dp

On a quelquefois de bonnes surprises : j'avais perdu mon Pipsqueak. Et voilà qu'un petit pot-root issu d'une bouture de l'an dernier, qui avait perdu son étiquette, s'est avéré être une bouture de sauvegarde de ce même Pipsqueak. Chic alors ! D'autant que cette création de la famille Gitts, les rois incontestés de la collerette (les obtenteurs du célèbre Pooh), se montre digne de ses créateurs. La fleur est un modèle formel de dahlia à collerette, avec ses huit ligules périphériques bien régulières et ses magnifiques pétaloïdes larges, réguliers et parfaitement plans. Difficile de faire mieux, vraiment. Mais les Gitts ne s'arrêtent pas là, puisque l'ensemble est d'un coloris exceptionnel, entre le rose foncé et le pourpre, les pétaloïdes étant légèrement plus clairs et marqués de blanc, formant un merveilleux ton sur ton. La texture est brillante, les tiges longues et rigides. Belle végétation. Superbe ! Note : ****
Producteur : Swan Island Dahlias

 

Podmoskovje (Suhanov, Russie) B(Ĝ mesuré 17 cm), LC, R

Il y a longtemps que j'avais envie de voir ce Podmoskovje, un des plus fameux dahlias Suhanov. Et ce d'autant que question dentelles rouges, on n'est pas très gâté... La plante s'est montrée très poussante, à floraison hâtive. Malheureusement, comme beaucoup de dahlias dentelles sans ascendant de semis Higgo, les laciniations ne se sont pas montrées dès le début de la floraison. Il a fallu attendre quelques longues semaines. Ce n'est donc pas encore le dentelle rouge idéal. Poutant, Podmoskovje a pour lui une grande vigueur, une bonne production de tubercules, et une floribondité exemplaire, tous caractères que n'ont pas les rares dentelles rouges issus de semis Higgo, hélas. Nous sommes donc toujours contraints à ce choix déchirant : ou un dentelle rouge parfait, mais de culture quasi impossible, ou un dentelle moins parfait, mais une plante de culture facile, comme Podmoskovje. À chacun ses priorités, je ne trancherai pas... Note : **
Producteur : Jardin conservatoire de la SFD pour 2010/2011

 

Sugarlips (Gitts, USA, 2004) BB(Ĝ mesuré 15 cm), LC, BI (W/PK)

À voir la photo dans le catalogue de Swan island dahlias, on bave. Le coloris n'est pas courant : blanc pointé rose fluo ! En fait, Sugarlips m'a déçu sur certains points, tandis qu'il m'a agréablement surpris sur d'autres. Commençons par le positif. D'abord, la vigueur. Incontestablement, cette variété est une des plus vigoureuse que je connaisse. C'est dire, car, sans me vanter, j'en connais un paquet ! C'est aussi une des plus prolifiques que je connaisse. C'est dire , (bis repetita) ! Enfin, c'est une des plus florifère que je connaisse. C'est dire, (et de trois) ! Mais à côté de ces qualités exceptionnelles, la variété présente aussi quelques faiblesses graves : d'abord, le rose fluo des pointes supporte mal le soleil, mais surtout la fleur manque cruellement d'épaisseur tandis que sa forme est pour le moins hétérodoxe, pour être gentil (toutes les ligules ne sont pas laciniées !). En somme, ce n'est pas un des meilleurs dahlias Gitts, mais c'est une bonne plante de jardin et pour faire des bouquets à foison. Note : **
Producteur : Swan Island Dahlias

 

Tioga Chantilly (Geisert, USA, 2000) B (Ĝ mesuré 17 cm), LC, LB (PK/Y)

Madlyn Geisert (l'obtentrice de tous les Tioga, mais aussi de Zorro, Bill Holmberg et Aloha, entre autres) est décédée depuis plusieurs années et son fonds de commece n'a pas été repris. Du coup, retrouver une de ses dernières créations, une de celles qui n'avaient pas eu le temps d'être largement disséminées avant sa mort, relève de la prouesse. On ne peut que féliciter les époux Clack de la performance. D'autant que le nom évoque une pâtisserie bien crémeuse (vous avez compris que je suis très sucre) et qu'on a envie de voir à quoi ça ressemble. Eh bien, je suis un peu déçu. Ce n'est pas le plus grand des Geisert. Je trouve que la fleur manque un peu de ligules, même si celles qui sont là sont belles, bien laciniées et fermes de substance. Je trouve aussi que le coloris n'est pas assez franc : le rose est un peu grisaillant et se mélange un peu trop au jaune du centre. Je trouve encore que la fleur ne sort pas tout à fait assez du feuillage à mon goût. Admettons quand même que la plante est vigoureuse. Mais je ne traverserais pas l'atlantique à la rame pour aller en chercher aux USA... Note : **
Producteur : Clack's Dahlia Patch

 

Verechnij Kijev (Ukraine) BB(Ĝ mesuré 10 cm), PE, DP

L'Ukraine n'est pas un pays très riche en créations variétales; aussi étais-je très curieux de voir deux cultivars ukrainiens que j'avais fini par me procurer. L'un d'eux, nommé (préparez vous !) Osin V Sfiivci ne m'a pas semblé présenter d'autre intérêt que d'être ukrainien. Le second, par contre, m'a paru digne d'être testé sérieusement, car c'est une amélioration intéressante du fameux Fascination, S, DP, à feuillage pourpre. En fait, Verechnij Kijev, c'est Fascination, mais avec davantage de ligules. Et force est de constater qu'hormis un obtenteur ukrainien de moi inconnu, personne ne l'avait fait jusqu'à maintenant. Si vous être accro aux fleurs de pivoine, ou si Fascination est votre dahlia préféré, essayez donc ce bel oriental. Par contre, si vous êtes branché par les fleurs techniquement parfaites, évitez, vous risqueriez la déception. En effet, Verechnij Kijev est très moyen de ce point de vue. Exotique. Note : **
Producteur : Jardin conservatoire de la SFD pour 2010/2011

 

Viraj (Suhanov, Russie) BB (Ĝ mesuré 13 cm), ID, FL

Quel nom curieux ! Je dois dire que j'ai été surpris par ce Viraj. Quelle vigueur ! Quelle floribondité ! La fleur, petite (13 cm) est épaisse et d'un claquant jaune à larges pointes rouges. Elle est bien présentée sur une longue tige fine et très rigide. La floraison est très hâtive et dès le début juillet (en Cotentin) la plante se couvre de fleurs. Un vrai brasier dans le jardin. Ce qui est vraiment exceptionnel, c'est que cette floraison intense n'est arrêtée que par les premières gelées. Jusqu'en novembre, c'est un gros bouquet. La plante possède une végétation aussi exubérante que sa floribondité. Comme, de plus, elle est assez haute (au moins 1,40 m), il faut absolument la tuteurer. Mais quelle belle variété ! En plus, elle produit de nombreux tubercules bien dodus et se bouture avec une facilité déconcertante. Achetez-en une fois, et vous aurez vite de quoi en remplir votre jardin ! Note : ***
Producteur : Jardin conservatoire de la SFD pour 2010/2011

 

 

Windmill BB(Ĝ mesuré 11 cm), O, BI (R/W)

Je n'ai aucune information sur ce Windmill. Mais ce "Moulin à vent" provient probablement des Pays-Bas, comme son nom semble l'indiquer. Et en fait, j'avoue l'avoir acquis auprès d'un vendeur par correspondance néerlandais. J'étais curieux de voir une fleur d'orchidée bicolore, je n'en connaissais aucune. L'expérience m'a appris deux choses :
1) Windmill n'est pas une très belle fleur d'orchidée. Ses ligules sont irrégulièrement turbinées, et, plus grave, de longueurs souvent inégales. Leur nombre n'est pas non plus constant, et on voit des fleurs mal fichues avec neuf ligules ou parfois sept. Il vaudrait mieux qu'elles soient huit sur toutes les fleurs ! Certaines ligules sont même atrophiées ou tordues, ce qui est particulièrement disgracieux.
2) Par contre, cette variété est extrêmement vigoureuse. Et chose rare chez les fleurs d'orchidée, les tiges sont fortes et robustes. C'est aussi une variété haute (au moins 1, 30 m) qu'il faut tuteurer. Ne vous laissez pas impressionner par une taille minimisée dans les catalogues de vente par correspondance ! Ceci dit, Windmill est aussi une variété de floraison précoce, qui présente malgré ses défaut un intérêt au jardin. Vous voilà averti, car compte tenu de sa production en Hollande, vous allez sans doute le trouver non seulement dans nombre de jardineries, mais aussi dans de nombreux catalogues... Note : **
Producteur : Willemse

 

Woodland's Wildthing (Mishler, USA, 2000) B(Ĝ mesuré 20 cm), SC, OR

Ah que voici une bonne surprise ! Je m'attendais à voir fleurir un banal semi-cactus orange et voilà qu'il m'est arrivé une petite merveille. La fleur, grande, presque de taille A, est d'une épaisseur magnifique. Sa couleur, un orange légèrement bronzé, à la fois vif et doux est remarquable et très original. Mais, le meilleur de Woodland's Wildthing, c'est sa forme, extraordinaire : les ligules, régulières, sont bouclées à leur extémité; une sorte de petite virgule ou d'accroche-cœur. Étonnant et beau. La plante est vigoureuse, de bonne et honnête floribondité. Les tiges sont très solides, un peu courtes malheureusement, mais sans pour autant cacher les fleurs dans les feuilles. Je dois dire que j'aime beaucoup cette variété et que je vais lui conserver une petite place dans mon terrain pour 2010. Et vous ? Note : ***
Producteur : Clack's Dahlia Patch

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
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