J'ai
essayé en 2010-2011
suivi de "Je n'ai pas encore essayé, mais j'ai déjà
vu en 2011"
Mis à jour le 30 décembre 2011
L'âge
de la retraite étant (enfin) arrivé, j'ai migré en
avril 2010 vers des cieux plus cléments dans le sud-ouest de la
France. Enfin délivré d'une présence urbaine obligatoire,
je peux maintenant me consacrer à mon jardin autant que je le souhaite,
et plus seulement dans les périodes de temps libre. Mais comme
vous pouvez l'imaginer, quand on déménage, il y a plus pressé
que le jardin. J'ai donc planté bien tard. Par ailleurs, je ne
savais rien du climat ni du sol de mon nouveau domaine; une saison n'était
pas trop pour les maîtriser quelque peu. En conséquence,
2010 fut une sorte de "saison pour rien", même si j'ai
obtenu de belles fleurs. Mais je ne me suis pas senti autorisé
à porter un jugement sur des variétés qui ne m'ont
pas donné toute satisfaction : s'agissait-il d'un mauvais cultivar
ou d'une contre-performance ponctuelle liée à mon ignorance
des conditions locales ? Revenir en seconde année, en 2011, s'imposait.
Voilà pourquoi il n'y a pas eu de rubrique "j'ai essayé
en 2010" l'an dernier.
Cliquez
sur les images pour les agrandir
On
ne voit pas un nouveau semi-cactus de taille AA tous les matins. Et celui-là
m'a paru incontournable étant donnée sa couleur : pourpre.
Dans ce créneau, il y a une grande carence de cultivars. Je n'écris
même pas "carence de cultivars valables", mais
"carence de cultivars", tout court. Au point que je me suis
longtemps coltiné avec l'impossible Rev. P. Holian, quasiment
seul en lice, malgré ses tiges trop faibles, sa végétation
médiocre et sa mauvaise tubérisation, comme je vous l'ai
déjà dit par le passé. Donc, au vu de A C Dark
Horse dans le catalogue de Les and Viv Connell, je me suis précipité.
Eh bien, excellente idée ! Car non seulement ce cultivar semble
tout ce qu'il y a de plus aisé à cultiver, mais ses fleurs
font bien la dimension annoncée. Elles sont nombreuses ! Leur forme
est parfaite, la tige solide et longue. La couleur est exquise, pourpre
très pur à revers blancs, visibles aux pointes mais surtout
dans le cur de l'inflorescence, tout blanc (c'est le revers des
ligules non encore épanouies), qui contraste heureusement avec
le reste de la fleur et égaie un coloris qui aurait pu être
un peu triste, comme tous les pourpres. La plante est courte (pas plus
d'1 m), mais bien proportionnée, avec un beau feuillage bien sain.
Je le préfère finalement à Grand
Finale, duquel il me semble plus difficile d'obtenir une production
soutenue de belles fleurs. Quant à la capacité de tuberisation,
elle s'avère très correcte. Un
ancêtre, une rareté ! Nous aurions pu laisser Abracadabra
au jardin conservatoire de Flamanville. Mais lorsque je l'y ai vu en 2010,
j'ai décidé d'en emporter une petite patate à la
maison. C'est une habitude de sauvegarde en ce qui concerne les variétés
très rares et que nous avons eu beaucoup de mal à nous procurer;
on double ainsi la chance de les conserver sans dommage. Quelquefois,
je l'avoue, je me dévoue ! Mais là, pas du tout : cette
variété est un enchantement par sa couleur très inhabituelle
: pourpre soutenu s'éclaircissant sur tout le pourtour de chaque
ligule ! Je n'avais jamais rien vu de tel. De plus, le revers est de la
même couleur que ce pourtour éclairci, renforçant
l'effet ton sur ton. La plante est vigoureuse et florifère. Ses
tiges sont excellentes, mais la fleur marque quand même son âge,
car elle manque d'épaisseur. Ceci étant dit, c'est une très
belle variété de jardin, spectaculaire et sans histoire,
que je vous conseille.
On
ne peut certes pas dire que la brillance du coloris soit l'atout majeur
de cette variété : elle est d'un jaune clair presque uniforme
suffusé ici et là de rose orangé, d'autant plus orangé
qu'il fait chaud et sec. Son intérêt est ailleurs. D'abord,
la taille des fleurs, bien sûr, toujours recherchée. Mais
se sont aussi les qualités intrinsèques de la plante, qui
sont grandes : vigueur exceptionnelle, excellente tubérisation,
tiges parfaites. La floraison est très abondante, en particulier
pour une fleur de ce diamètre, et les fleurs sont très épaisses,
bien formées et bien présentées sur de longues et
fortes tiges, "à la Simon", si je puis écrire.
Petit bémol sur la texture, qui est assez terne. En somme, c'est
une variété idéale si l'on en aime le coloris et
la texture...
"Encore
un dentelle jaune à pointes roses !", allez-vous dire. Je
vous entends d'ici ! Certes, mais s'il m'a fait craquer, c'est non seulement
qu'il est des plus jolis, mais aussi que ses couleurs ne sont pas disposées
de manière habituelle. Pour aller vite, l'avers des ligules est
jaune crème, tandis que le revers en est rose soutenu, visible
aux pointes et au centre de la fleur. L'ensemble donne un aspect pastel
très doux et délicat. La fleur est épaisse à
souhait, les ligules nombreuses de belle substance et de texture satinée.
La plante est hâtive, bien florifère. Très supérieur
à bon nombre de dentelles roses et jaunes, parfois à la
limite de l'acceptable en matière de forme (je pense à Pinelands
Pal, par exemple), cette variété mériterait d'être
un peu moins confidentielle et un peu moins difficile à se procurer,
comme d'ailleurs beaucoup de dahlias dentelles de Jack Vandament, en général
excellents.
Bella
S. était l'une des rares variétés à très
grandes fleurs que je n'avais jamais essayée. Je l'avais vue une
fois, il y a très longtemps, dans une exposition, et je n'avais
pas été réellement convaincu. En fait, je n'aimais
pas sa forme, décidément trop intermédiaire entre
de décoratif informel et le semi-cactus. Et puis, le temps passant
et l'expérience venant avec lui, je me suis dit que je me montrais
mauvais juge : ce n'était qu'une question de goût personnel
et non de valeur intinsèque du cultivar. Aussi, j'ai acquis l'an
dernier Bella S. non sans une certaine mauvaise conscience. Et
en fait, j'avais plutôt perdu de nombreuses années pendant
lesquelles j'aurais pu profiter d'une variété magnifique
! La plante est d'une vigueur exceptionnelle, d'une floribondité
rare chez un AA, et produit de nombreux tubercules de conservation aisée.
Quant à la fleur elle-même, je dois avouer que je suis complètement
revenu sur ma première impression : la forme est élégante,
la substance magnifique, très ferme, les tiges en béton.
Le coloris lilas clair laqué de blanc est peu courant chez les
très grandes fleurs. On pourrait comparer ce cultivar à
Sir Alfred Ramsey, son principal rival : si la fleur de ce dernier
est plus grande, la floraison de Bella S. est beaucoup plus généreuse,
et la plante bien plus facile de culture. Ne faites pas comme moi, n'hésitez
pas !
Il est vraiment énorme ! Que dis-je ? HÉNAURME serait plus
juste. Et ce n'est pas sa seule qualité : ses ligules rouge écarlate
bouclées laissent apparaître leur revers blanc, au bout d'un
pédoncule rigide comme l'acier trempé, sur une plante de
grand développement, bien proportionnée à la taille
de la fleur. Celle-ci est très épaisse, de substance un
peu flexible, mais à la texture satinée du meilleur aloi.
Quand on a vu Bryn Terfel, on ne l'oublie pas. Aucune autre variété
ne peut lui être comparée. Cependant, ce magnifique cultivar
présente un point faible de taille : comme beaucoup de superbes
variétés, il est difficile de culture, capricieux, peu productif
en matière de tubercules et surtout de conservation difficile.
De plus, sa floraison est tardive, bien qu'abondante. On aura compris
que ce n'est pas la plante de jardin idéale. C'est pourquoi, je
serai relativement sévère dans la notation...
Encore
une variété qui n'est plus toute jeune, et qui n'est pas
non plus très facile à trouver. C'est néanmoins la
référence en matière de cactus incurvé blanc.
J'ai décidé depuis deux ans de tester un certain nombre
de cultivars IC, aussi allez-vous en retrouver d'autres ci-dessous. J'avais
déjà essayé celui-là il y quelques années,
mais sans grand succès : il n'avait pas bien poussé et donné
de maigres résultats avant de mourir le premier hiver. Je n'allais
cependant pas rester sur cet échec, et aussitôt que la possibilité
s'est représentée, j'ai donc réessayé la bête.
Wow ! Que de fleurs ! J'ai rarement vu une plante à ce point couverte
de fleurs, très tôt en saison. À la vérité,
je me dois de dire que la plante, fleurie fin juin, n'a pas tenu jusqu'à
la Toussaint et a donné ses dernières fleurs fin septembre.
Mais le spectacle a été féerique. La plante s'est
avérée très vigoureuse, haute (1,40 m), bien ramifiée,
présentant bien ses fleurs selon un angle parfait de 45°, sur
de longs pédoncules bien fermes. La forme de la fleur est un modèle
du type IC. Ses ligules, assez larges et opulentes (rien à voir
sur ce point avec le vieux White Star) présentent une substance
idéale, bien ferme, ce qui est très important pour la forme
cactus incurvé. Vraiment très top. Un must pour chaque amateur
de dahlias.
Chaque
fois que je vous parle ici d'une de ses créations, je vous dis
combien j'admire le talent de Mme Matulick, notre Mamie australienne préférée.
Non contente de nous proposer les dahlias étoilés les plus
beaux au monde, voilà qu'elle nous offre ce sublime cactus incurvé
rouge géranium. Bien sûr, ce n'est pas le plus flashant des
rouges, mais quelle fleur ! Un VRAI cactus, à ligules fines comme
des aiguilles et donc parfaitement turbinées sur toute leur longueur.
Une forme incurvée digne des plus grands éloges, absolument
parfaite. Une légèreté sans équvalent dans
les cultivars actuels : ce n'est plus une fleur, c'est un coup de vent
du désert ! De surcroit, la substance est exceptionnelle, ce qui
permet à la fleur de ne pas fléchir du bout des ligules
; non, elles sont bien rigides jusqu'à leur extrémité.
Une vraie merveille qui décoiffe. Et de plus, la plante est d'une
vigueur vraiment exceptionnelle, de grande végétation, à
la floraison abondante et soutenue. Les tiges sont elles aussi excellentes.
Seule petite restriction : les fleurs ne sont pas portées tout
à fait assez haut au-dessus du feuillage à mon goût.
Eh
bien voilà justement un des magnifiques étoilés de
Joan Matulick. Je vous avais déjà parlé il y a deux
ans de Christie Dove,
une splendeur blanc rosé. Christie Lovebird, lui, est
franchement rose, un beau rose doux très tendre. La plante est
aussi courte de Christie Dove : pas plus de 70/80 cm. Mais elle
est plus vigoureuse que cette dernière et sa floribondité
est plus élevée. Néanmoins sa forme, bien qu'excellente,
est moins parfaite. En tout cas, les deux cultivars présentent
le plus grand intérêt et il est dommage qu'ils soient si
peu répandus. Je ne peux que vous engager à tenter de vous
les procurer. Leur faible taille rend le tuteurage inutile et leur attrait,
tant au jardin qu'en fleur coupée, est incontestable.
Clearview
Magic est classé par l'American Dahlia Society en NX (nouvelle
forme à centre plein), à cause des pétaloïdes
panachés qui agrémentent sa grosse fleur épaisse
et drue, à la base des ligules. Soyons tout de suite clairs : ces
pétaloïdes sont petits, à peine visibles; rien à
voir avec les longs organes de Hollyhill
Spiderwoman ou de Samoje
Daragoje. J'en ai été assez déçu,
car la fleur n'est pas aussi exceptionnelle qu'espéré. Malgré
tout, demeure l'étrange coloris, grenat taché irrégulèrement
de blanc, davantage vers le centre de la fleur que sur les ligules périphériques.
Voilà qui explique son classement en "panaché"
(V), bien que la répartition des taches n'évoque que de
très loin les habituelles stries des dahlias panachés. L'originalité
de ce coloris suffit à motiver l'amateur, mais le cultivateur lambda
de dahlias, c'est moins sûr... D'autant que si la fleur est belle
et ne présente aucun défaut majeur, la plante produit fort
peu de tubercules. Votre jardin ne risquera jamais d'être envahi
par du Clearview Magic, ça c'est certain !!
Ah
ça, pour sur, il en jette l'Eye Candy ! Avec son feuillage
pourpré et ses fleurs simples rouge vermillon pointées de
jaune, on ne voit que lui au jardin. Sa floribondité est vraiment
exceptionnelle, et les fleurs sont bien dégagées du feuillage.
Les tiges sont fines et proches de celles des dahlias sauvages, comme
l'ensemble de la plante qui a un port très naturel. Voilà
qui laisse à supposer que comme à son habitude, Keith Hammett
a fait une tentative de croisement avec une espèce botanique, peut-être
pas en tant qu'ascendant direct d'Eye Candy, mais au moins pour
l'un de ses aïeux proches. Mais quelle espèce ? En tout cas,
pas une dont les tubercules se conservent bien, car LE grand défaut
d'Eye Candy, c'est la quasi impossiblité de conserver sa
souche d'une année sur l'autre. Pourtant, il produit force tubercules.
Mais à peine ceux-ci hors de terre, ils commencent à se
dessécher, et ne sont plus au printemps qu'un amas de vieilles
peaux racornies, dures comme le cur d'un dictateur. À mon
avis, il vaut mieux cultiver Eye Candy comme une annuelle; si par
hasard vous parvenez à lui faire passer l'hiver, vous aurez une
bonne surprise ! Et dans le cas contraire, ce n'est certes pas cette bonne
Jeanne de Laval qui va se plaindre que vous lui en rachetiez tous les
ans (je la reconnais bien là, tiens !).
Au
début de la saison, il ne m'a pas plu : le temps chaud et sec ne
lui était pas favorable et ses couleurs se mélangeaient
en grisaillant. Mais à la première pluie, quelles fleurs
délicates ! Les tailles de fleurs moyenne et petite sont souvent
ingrates associées à la forme du décoratif informel.
Il faut à la fleur des attraits particuliers pour séduire
(en tout cas pour me séduire). Et c'est le cas ici : quelle
subtilité dans les tons pastels de mauve et de blanc ! Quelle fraîcheur
et quelle grâce ! La substance est très ferme et la texture
honnête. Quant à la tige , elle est très rigide et
longue, et la plante particulièrement vigoureuse. Cependant, je
vois un défaut à ce Hapet resté sous référence
provisoire de l'obtenteur : il se branche mal, demeurant tel un échalas
au milieu du massif des dahlias. Aurait-il quelque lien de parenté
avec le pourtant célèbre April Dawn qui est une vraie
catastrophe à ce sujet ? Si c'est le cas, alors, je dois dire que
s'en est plutôt une amélioration !
Ce
fut un de mes coups de cur de 2010. Et pourtant, là non plus,
les panachés ne sont pas parmi mes favoris en général
: la couleur souvent ne "tient" pas, et la plante finit immanquablement
par donner des fleurs unies, tôt ou tard. Mais enfin, celui-ci ne
ressemble à rien de connu ! La couleur d'abord : rose fluo à
centre blanc panaché de pourpre brillant, fluorescent lui aussi.
Impossible de ne pas le voir ! Et puis sa forme ensuite : c'est un beau
décoratif régulier à ligules "involutes"
(récurvées) vers la tige, tendant à former une sphère.
Mais les talents les plus exceptionnels d'Hapet Admiral sont moins
évidents dans un catalogue: d'abors sa floribondité est
extrême, et surtout sa végétation est exceptionnellement
puissante, sa production de tubercules très grande et la variété
se montre très précoce, assurant malgré tout de belles
fleurs toute la saison. Je me vois pourtant contraint d'ajouter que cette
saison (2011), certaines plantes de notre conservatoire ont produit des
fleurs très creuses, pour une raison inconnue, mais qui pourrait
être liée à une faiblesse génétique.
Bien que ce ne soit pas le cas dans mon jardin, il convient donc de se
montrer circonspect dans la notation.
Celui-ci
fut l'an dernier une des variétés les plus remarquées
parmi les nouvelles acquisistions de notre conservatoire. Cette année,
il a également fleuri mon jardin. Quelle épaisseur de fleur
pour un semi-cactus ! C'est d'abord ce que l'on remarque tant les ligules
sont nombreuses. La fleur est presque aussi épaisse que large !
Ensuite, vient la couleur, une belle couleur rouge foncé à
texture veloutée. Enfin, la plante qui est de haute stature (comme
souvent les Hapet), très vigoureuse et d'excellente floribondité.
Il y a beaucoup de semi-cactus rouge foncé sur le marché
mais celui-là sort du lot et mérite que l'on s'y arrête.
Ah
! Quel beau rouge ! Un rouge sang profond, intense, magnifiquement mis
en valeur par une substance veloutée exeptionnelle. Impossible
de ne pas remarquer Hapet Herz Ass dans un jardin. La plante est
d'une belle vigueur, pas trop haute, et d'une floribondité tout
à fait remarquable. Les tiges sont excellentes. Seul petit défaut
: le centre de la fleur ne fait pas un dôme, mais une sorte de dépression
, comme un tourbillon dans l'eau (c'est difficile à décrire,
voyez l'image). Ce n'est ni laid, ni creux, mais enfin c'est hétérodoxe
et bizarre. Du coup, ce n'est sans doute pas une variété
à conseiller pour les concours, mais enfin, c'est une splendide
plante de jardin qui ravira tous les amateurs.
Pour
une belle bête, c'est une belle bête ! Imaginez une fleur
de forme sphérique, dont les ligules sont parfaitement "révolutes"
vers la tige, tout en ondulant légèrement, de façon
subtile et sensuelle. Le tout dans une nuance de saumon orangé
brillant sur fond jaune, qui rappelle la chair. Rien que pour ça,
il faudrait l'avoir au jardin. Mais reste le plus important : d'une vigueur
sans pareille, ce cultivar commence tôt en saison à nous
abreuver de ces superbes inflorescences. Et cela dure sans faiblir jusquà
la Toussaint, dans une opulence exceptionnelle. Quelle floribondité
! Les tiges sont très rigides et cette plante, d'une culture particulièrement
facile, si elle ne produit pas énormément de tubercules,
a le mérite d'être de conservation facile pendant l'hiver.
Il serait coupable de ne pas l'essayer !
Attention,
voilà le coup de cur 2011 ! Au début de l'épanouissement,
on ne se méfie pas; la fleur semble pâlote et un peu échevelée.
Il faut attendre la maturité de l'inflorescence pour admirer un
des meilleurs Hapets dans toute sa splendeur. Loin d'être
fade, le coloris est subtil, d'une délicatesse enchanteresse et
il s'harmonise à ravir avec une forme absolument magnifique dont
je ne connais aucun autre exemple : tout en formant sphère, les
ligules s'enroulent en boucles sensuelles, lascives même, comme
une chevelure autour d'un visage au teint de pêche. On ne peut pas
ne pas craquer ! Tout est remarquable dans cette variété
: les tiges sont excellentes, bien droites et solides; la floribondité,
sans égaler celle de Hapet Mascot, est néanmoins
très satisfaisante; la vigueur est du même ordre. Je ne vois
vraiment pas de défaut digne d'être mentionné à
Hapet Mona Lisa, sauf peut-être sa capacité à
faire des tubercules, qui est très moyenne. Achetez, achetez, braves
gens, et dépêchez-vous car la notoriété de
Peter Haslhofer commence à être telle que ses stocks s'épuisent
à la vitesse de l'éclair !
Encore une création de choix, mais le moins que l'on puisse dire
est qu'il ne porte pas bien son nom : en effet, Hapet Orange Cyrill
est vermillon, et donc aussi rouge qu'orange. Mais enfin, il est vrai
que selon les critères de couleurs internationaux, le vermillon
est un orange foncé; pourtant, si les bons dentelles orange sont
légion, les bons dentelles rouge orangé sont rares
! Celui-là est le meilleur du moment, sans nul doute : sa vigueur
de végétation est grande, sa floribondité parfaite,
ses pédoncules aussi rigides que le fer forgé et ses fleurs....
Ah ! ses fleurs sont merveilleuses : bien laciniées, d'un coloris
intense qui ne brûle ni ne faiblit en fin de saison et surtout,
d'une épaisseur rare pour un dentelle de forme cactus. Et il faut
encore parler de sa substance, ferme, voire même dure, et de sa
texture satinée de haut vol. Pour les amateurs de dentelles (dont
je suis), c'est une variété à ne pas manquer, un
must autrichien à faire pâlir d'envie les obtenteurs
anglo-saxons de dahlias dentelles.
Hapet Red King est annoncé par l'obtenteur comme de taille
AA (plus de 25 cm de diamètre). Je me dois avec regret de dire
que chez moi, il s'est montré sensiblement moins grand : à
peine plus de 20 cm. Cependant la fleur est belle, bien que très
peu photogénique à cause de sa forme, intermédiaire
entre le cactus incurvé et le semi-cactus, et qui, privée
de sa troisième dimension sur l'image, parait (à tort !)
un peu fouillis. C'est pourtant une grande et large fleur rouge acajou
à revers jaune doré, très lumineuse et spectaculaire.
De plus, la plante est hâtive et nous gratifie très tôt
en saison de ses merveilles bien portées sur d'immenses tiges solides
et bien droites. N'oublions surtout pas la vigueur, qui est extrême,
et j'ai même rarement vu une variété si facile à
bouturer, même dans des conditions difficiles. Son seul défaut
est sa taille (je veux dire : la taille de la plante) : 1, 80 m chez moi,
avec des ramifications à angle très aigu qui ne permettent
que difficilement à la plante de prendre de l'envergure. Dommage.
Mais c'est une variété qui mérite malgré tout
l'honneur de votre jardin.
Il
y a longtemps que je bavais d'envie devant les photos de Hillcrest
Liam qui fleurissent sur le net. Était-il seulement possible
que cette fleur présente des ligules d'une forme aussi sophistiquée,
en cuiller subtilement aplatie à la pointe ? Et cette couleur saumon
orangé, était-elle réelle ou le résultat de
quelque trafic au Photoshop ? Il n'est jamais très aisé
de se procurer les variétés anglaises, alors après
avoir longuement attendu, lorsque l'occasion s'est présentée,
je n'ai pas résisté. Eh bien, non seulement tout cela était
vrai, mais la variété présente beaucoup d'autres
qualités : d'abord, elle est d'une vigueur hors du commun et d'une
végétation puissante, au point que c'était sans doute
la plus grosse plante du jardin. Les tiges sont fortes et très
rigides, portant les fleurs à 45° de façon impeccable,
bien que peut-être pas tout à fait assez au dessus du feuillage.
Quant à la fleur, c'est une pure merveille : épaisse à
souhait, opulente, d'une régularité exemplaire, elle est
très typée et ne peut être confondue avec aucune autre.
Sans compter une récolte de tubercules par kilos ! Sans doute une
des meilleures créations Jackson.
Depuis
longtemps aussi je souhaitais tester les diverses et nombreuses créations
Hollyhill. Aubaine : le propriétaire accepte depuis 2011 les
expéditions vers la France. J'ai donc fait un large choix dans
son catalogue, choix d'autant plus large que j'étais frustré
depuis plus longtemps. Vous allez donc trouver ci-dessous tout un lot
de Hollyhill variés, en particulier une des spécialités
maison, les cactus incurvés. Tel n'est pourtant pas le cas de Hollyhill
Chloe, un superbe semi-cactus régulier d'une forme parfaite,
mais aussi et surtout d'une couleur de rêve : rose corail soutenu,
subtilement éclairé d'abricot à la base des ligules.
Un de ces coloris qui font vitrine de confiseur et qu'on a envie de sucer
comme une friandise. La tige, sombre, est parfaite et la fleur est à
45°, bien sortie d'un feuillage abondant d'un beau vert brillant.
Son principal défaut, à mon sens, est un manque de vigueur
qui m'a paru patent. La plante a par ailleurs mal supporté la grande
sécheresse et la grande chaleur, et s'est même complètement
arrêtée de pousser avant de repartir vivement à la
première pluie. C'est malgré tout une fleur si belle qu'il
faut l'avoir dans son jardin !
Aucun doute : la fleur est très grande. C'est même la plus grande des Hollyhill, à ce que j'en sais. Sa couleur est un beau rouge, légèrement brique. À cette nuance, on devine le lien de parenté qui unit probablement Holyhill Clydesdale à son glorieux ancêtre Hollyhill Electra. Mais hélas, cette filiation peut également se laisser supposer par une tendance irrégulière, mais récurrente, de la fleur à se présenter de temps à autre sous un angle inapproprié. Pour parler clair, certaines fleurs regardent par terre, contrairement à ce que j'ai pu lire dans certains catalogues américains qui font l'apologie de sa belle présentation. Pourtant, la tige est forte et longue, la végétation puissante et la production de tubercules importante. De plus, si l'on peut parfois juger la forme de la fleur un peu désordonnée, créditons là d'une épaisseur remarquable. La floribondité est élevée et la floraison assez hâtive pour une très grande fleur. Au jardin, c'est une plante impressionnante, qui "en jette" malgré ses petits défauts.
Ah,
palsanquienne, qu'il est beau, celui-là ! Il m'a rarement été
donné de voir un si beau cactus incurvé. À vous décider
à jeter (enfin !) sur le tas de déchets votre vieux stock
de Star's Favourite acheté il y a quinze ans au supermarché
lors d'une promotion sur les bulbes hollandais (et là, franchement,
vous auriez mieux fait de vous abstenir !) Cette fleur, ample, très
épaisse dont les ligules s'incurvent progressivement au fur et
à mesure de l'épanouissement, est perchée au sommet
d'une longue et forte tige, bien droite et tès solide, selon un
angle de 45° absolument parfait. Ce fut une des premières variétés
à fleurir cette année dans mon jardin, et la floraison a
duré jusqu'à l'arrachage de la souche. De plus, la floribondité
m'a parue exceptionnelle. La couleur rappelle difficilement la barbe-à-papa
("cotton candy" en anglais), car elle est d'un rose nettement
plus pourpré à centre plus clair. Mais c'est une couleur
exquise. Quant à la plante, elle se montre vigoureuse et ne néglige
pas la production de tubercules. Une vraie splendeur !
Hollyhill Dark Victory est un des classiques de la famille Hollyhill.
Avec Hollyhill Electra, c'est sans doute le plus répandu
dans le monde. Il est vraiment très foncé. Pas autant que
Black Jack, certes, mais de meilleure
facture. Sa forme est absolument parfaite, ce qui en fait du même
coup une des meilleures créations "noires" du moment.
C'est un régal de voir sa texture moirée et veloutée,
peu sensible au soleil, même puissant. La tige est longue et forte,
le port de la fleur impeccable. Mais rarement plante est parfaite et quelques
défauts mineurs modèrent mon enthousiasme : d'abord la floraison
n'est pas très hâtive,(ce qui est souvent un problème
avec les plantes de ce coloris) sans être franchement tardive cependant.
Et puis la vigueur est moyenne et la tubérisation aussi. Néanmoins,
Hollyhill Dark Victory a beaucoup de qualités et sort nettement
du lot des dahlias noirs, surtout européens, souvent riches en
défauts techniques parfois rédhibitoires.
Cette
beauté est d'un jaune d'or rare et superbe, légèrement
lavé d'orange clair sous un soleil très fort. J'ai un faible
pour les jaunes d'or, je dois le dire. Le jaune chaud est toujours un
point de mire du massif de dahlias. Et celui-là vaut le détour.
S'il faut attendre un peu pour en profiter (sa floraison ne m'a pas paru
très précoce), ses larges fleurs d'une forme très
américaine (larges ligules à la base s'effilant rapidement
en pointe, c'est presque un décoratif informel du type "Kenora
Wildfire"), sur de très longues tiges bien solides, en
font un véritable régal. Sa substance est particulièrement
ferme. La position de la fleur sur son pédoncule est excellente.
Quand on a vu Hollyhill Icarus, on a vraiment envie d'en remplir son jardin
! Et voilà qui tombe à point puisque cette merveille fait
des tubercules à gogo ! Et des jolis, bien ronds et dodus, pas
des petits filets maigrichons, cassants et inconservables ! Voilà
qui lui assure une nette supériorité sur son confrère
et concurrent direct à votre admiration, Aztec Gold, beaucoup
plus difficile à vivre et peu prolifique (bien que très
beau lui aussi, et d'un jaune d'or sans doute plus franc). Alors, précipitez-vous
sur le site Hollyhill Dahlias et faites votre marché !
Quoi ? Encore un Hollyhill ! Eh oui, et il en a encore qui suivent
! J'en ai testé un paquet !! Hollyhill Lou, donc : dès
sa sortie du sol, le bourgeon surprend par sa couleur pourprée.
En se développant, les feuilles deviennent vertes, mais en conservant
des nervures sombres, du plus bel effet. La tige, elle, demeure noire,
d'un noir qui vient contraster fortement avec la fleur orange doré
vif, elle-même dotée de nervures plus foncées tirant
sur le sanguine. Ce n'est plus un coloris chaud, c'est une nuance franchement
caniculaire ! Rien que pour le feuillage et les tiges, ça vaudrait
la peine de cultiver cette variété; alors, avec de telles
fleurs ! Leur forme est excellente; leur épaisseur aussi. La substance
m'a paru un peu légère, mais sans franchement faillir. Le
seul défaut m'a semblé être que de temps à
autre, une fleur n'a pas la bonne inclinaison au bout de sa tige. Eh oui...
Enfin, on lui pardonne, l'ensemble étant si étonnant ! Sa
production de tubercules m'a également un peu déçu.
Encore
un cactus incurvé de Ted Kennedy, mais celui-là présente
une caractéristique peu commune : ses ligules ne tournent pas toutes
dans le même sens en formant un tourbillon selon la forme classique
de l'IC. Non, elles s'en vont qui vers la droite, qui vers la gauche,
et ce qui pourrait n'être qu'un tas informe de pétales tordus
s'organise miraculeusement en une fleur bien ronde mais "mal peignée",
si je puis dire. J'aime beaucoup cette forme, et il est rare qu'elle soit
aussi réussie qu'avec Hollyhill Margarita. Souvent, c'est
brouillon et pas bien symétrique ou pas bien circulaire; mais là,
chapeau, c'est parfait. Les tiges sont noires, ce qui ne gâte rien,
bien au contraire, et le reflet à la base des ligules est plus
abricot que franchement jaune, ce qui nous évite un mélange
de couleurs froides. De plus, la variété m'a semblée
très vigoureuse, très "poussante", et produisant
de nombreux tubercules. Alors, c'est le rêve du jardinier ? Presque
car je ne trouve que deux petits défauts à Hollyhill
Margarita : des pédoncules trop gros, sans être plus
rigides pour autant (mais sans toutefois être mous), et un léger
manque d'épaisseur. Mais cela ne doit pas vous empêcher d'acquérir
cette merveille.
Et maintenant, mesdames et messieurs, voici le cactus incurvé rouge
! Et quel cactus incurvé ! Encore une fleur magnifique, épaisse
à souhait, ce qui est toujours une prouesse de l'obtenteur pour
un IC. Techniquement, c'est parfait : belle forme, excellente substance,
texture satinée, longues et fortes tiges, fleur bien présentée.
La couleur est rouge sang, ce qui en fait une fleur plus foncée
qu'Otto Waalkes, le cactus incurvé rouge vif de Peter Haslhofer,
plus lumineux. Mais la fleur de Hollyhill Red Spider est plus grande
et plus épaisse, et la plante est plus facile à vivre que
le descendant autrichien de Bright Star. La floribondité
est excellente, et la plante est de bonne vigueur. Il faut cependant noter
que la végétation est courte (+/- 1 m), davantage que les
autres Hollyhill, et qu'il vaut sans doute mieux le planter en bord de
massif qu'en plein milieu, comme je l'avais sottement fait cette année.
Quoi qu'il en soit, ne vous privez pas de cette splendeur, elle est très
"top".
Celui-là, ce n'est pas un cactus incurvé. Mais il y a longtemps
qu'il fait parler de lui, et il me semblait indispensable de l'essayer.
Hollyhill Spiderwoman est un de ces OVNIs qui apparaissent de temps à
autre dans les catalogues : comme Samoje
Daragoje et Jil, c'est
un cactus à pétaloïdes rappelant les collerettes. Alors
que les deux autres sont russes, celui-là nous vient des États-Unis.
Surprise : le coloris est très voisin de celui de Samoje Daragoje,
mais les pétaloïdes sont plus blancs et plus longs. Comme
Samoje aussi, c'est un vrai cactus à ligules très
fines. Là pourtant s'arrêtent les ressemblances, car si sa
fleur me semble la plus belle, Hollyhill Spiderwoman, contrairement
aux deux cultivars russes est particulièrement avare en production
de tubercules, au point que cela rend sa conservation hivernale très
difficile, et par contre-coup son prix élevé. Dommage, car
il se montre très florifère et de belle vigueur, bien que
ses pédoncules soient trop courts à mon goût.
Ah
! La belle fleur de camélia ! D'abord, la vigueur de la plante
est exceptionnelle : ça pousse, ça pousse ! ...Et ça
fleurit aussi ! Cette floraison est hâtive, abondante et surtout
de très grande qualité : les fleurs sont d'une forme ab-
so- lu- ment magnifique, en coupe présentant des ligules larges
et complètement aplaties bien que pointues aux extrémités
(mais attention, j'insiste, pas parce qu'elle se turbinent, non, c'est
bien de la forme elle-même de la ligule qu'il s'agit). Ces
fleurs sont exceptionnellement grandes pour des fleurs de camélia,
puisqu'elles atteignent la taille B, et surtout, leur coloris semble bien
fixe (autant qu'il se peut pour un panaché, restons prudent !).
En tout cas, je n'ai pas eu de fleurs toutes rouges ou à moitié
rouges de toute la saison; leur homogénéité fut remarquable.
Les tiges sont longues, fines et très rigides, sortant bien la
fleur du feuillage. Ce cultivar a obtenu dans son pays d'origine la Lynn
Dudley medal dans la catégorie "fleurs de camélia"
cette année et ce n'est que justice. Je regrette toutefois un peu
que la production de tubercules ne soit guère opulente. Mais enfin,
on fait avec... Ici s'arrête le passage en revue de mes nouveaux
pensionnaires Hollyhill, mais rassurez-vous, je vous en ai gardés
pour l'an prochain !!
C'est
le président de la SFD, Yoann Beaumont, qui avait essayé
cette variété en 2010, et qui me l'a donnée pour
avoir un second avis. Lui-même n'était guère enthousiaste,
trouvant la plante trop rigide et manquant de ramifications. C'est vrai,
on ne peut le nier : c'est un véritable échalas, qui a beaucoup
de difficultés à former des branches latérales, ce
qui a des conséquences sur la floribondité. Et en vérité,
on ne peut pas dire que Kees Verkade® soit d'une grande floribondité.
Mais la plante a des qualités certaines qu'il ne faut cependant
pas négliger : d'abord, c'est une belle fleur de camélia
"à la hollandaise", c'est à dire avec des ligules
larges et très légèrement en cuillers, épaisse
pour un camélia de surcroît. Et puis, sa couleur n'est pas
courante : un jaune orangé abondamment lavé de rouge porté
par des tiges noires de très bonne qualité. Si ce n'était
une tendance fâcheuse au centre vert (le "bouton de culotte")
en début de floraison, la qualité de la fleur serait excellente
: belle texture brillante et forte substance. Heureusement, le bouton
de culotte disparait à plein épanouissement. Sans être
l'obtention du siècle, il me semble que cette variété
mérite d'avoir sa place dans toute bonne colection. Et en plus,
on le trouve dans la plupart des bonnes jardineries...
"Wow !", est-on sensé s'écrier face à cette
fleur dans un cri d'admiration impossible à retenir. Et certes,
le mélange de couleurs est rare et éclatant. ...Éclatant,
éclatant, du moins à l'ouverture du bouton ou sous un ciel
plombé dans lequel le soleil n'a fait aucune apparition depuis
une semaine, pour le moins. Car cette belle coloration ne résiste
pas au soleil, même au soleil frais de Normandie, alors vous pensez,
sous le cagnard du midi !!! Bien sûr, la fleur est belle, épaisse,
de belle substance, mais néanmoins sa forme est intermédiaire
entre le semi-cactus et le décoratif informel. La végétation
n'est pas très vigoureuse et, comble de malchance, la production
de tubercules reste limitée, comme c'est le cas (trop) souvent
des créations de feu Gordon Leroux. Bref, si vous êtes disposé
à lui installer une petite ombrelle personnelle, vous pourrez vous
pâmer devant les belles couleurs vives de Kenora Wow. Cependant,
si vos invités s'exclament eux aussi "Wow !", il y a
quand même fort à parier que ce soit plutôt lié
à la découverte de votre ombrelle protectrice fichée
sur le tuteur et attachée avec un gracieux petit ruban, que face
à la splendeur exceptionnelle de la variété...
Poursuivant ma quête de cactus incurvés nouveaux, j'ai donc
aussi testé "Lakeview Illusion". Ce qui m'a d'abord frappé
chez ce cultivar, c'est sa puissance de végétation. Il est
rare de trouver une plante si vigoureuse. Le feuillage est un peu trop
abondant, mais la fleur est portée bien au-dessus de lui, au bout
d'une tige rigide très forte et solide. La fleur est de bon aloi,
de belle forme bien incurvée, de belle substance très ferme
et d'une épaisseur tout à fait correcte. Le seul reproche
que je lui ferai, c'est de produire beaucoup moins de fleurs que de feuilles
! En effet, la floraison s'est montrée faiblarde, et je n'ai jamais
eu un beau buisson couvert de fleurs. Peut-être mon climat du sud-ouest
lui a-t-il déplu ? En tout cas, j'ai par contre récolté
force tubercules, bien ronds et dodus, ce qui laisse présager une
conservation plutôt facile. Nous verrons au prinemps prochain...
Si ma mémoire est bonne, je crois bien ne vous avoir jamais parlé
de Laverok. Au premier coup d'il, il n'a l'air de rien ce
petit Laverok ! Et pourtant, je suis sûr que bientôt,
comme moi, vous ne pourrez plus vous en passer, car il a deux arguments
forts pour vous convaincre : sa vigueur et sa floribondité. J'ai
reçu le tubercule de Laverok de Russie en mauvais état.
Pour tout vous dire, j'ai du pratiquer une amputation drastique : il ne
restait plus guère que le collet, certes avec un bourgeon, mais
quand même, en général cela se termine par une mort
rapide en terre de l'amputé. Eh bien, première surprise
: pas du tout. Le tubercule, ou ce qu'il en restait, a poussé et
fleuri en fin de saison, donnant déjà une petite souche
prometteuse. La seconde année, j'ai obtenu un magnifique buisson,
couvert de fleurs toute la saison et l'automne venu, j'ai retiré
du sol une énorme souche bien grasse. Depuis, il ne cesse de prospérer
et de fleurir toujours autant. Et les fleurs, sans être de qualité
exceptionnelle, sont de très bon aloi, bien rondes, les premiers
rangs de ligules récurvés vers le pédoncule. Ces
ligules sont nombreuses, assez serrées et d'un beau jaune canari.
La tige est rigide, bien qu'un peu fine. Enfin, quoi, ça vaut la
peine de découvrir ce rare cultivar oriental.
John
Willott, aussi britannique que son nom l'indique, passe sa retraite en
France, où il se livre à des activités dahliaphiles
très pointues. Il est d'ailleurs administrateur de la SFD. Comme
moi, il raffole des dahlias dentelles et il en crée de nouveaux
chaque année. L'an dernier nous avons découvert, entre autres,
ce Normandie Frills (et cette année Le Feu du Soleil,
par exemple). Normandie Frills m'avait fait grande impression au
concours du Parc floral de Paris l'an dernier. C'est une belle fleur très
laciniée, jaune largement surchargé de rose aux extrémités,
et qui a la particularité de présenter des laciniations
droites (et pas récurvées ou bouclées), telles que
les anglais les apprécient, à l'instar de la star anglaise
du genre, Mish-Mash. Il
y a sans doute du Mish-Mash dans sa généalogie, d'ailleurs,
si l'on en juge par sa production de tubercules, assez réduite,
bien que nettement plus importante tout de même que celle de Mish-Mash
(ce qui n'est, en fait, pas très difficile !). Les fleurs sont
magnifiques, épaisses à souhait, bien présentées
sur de longues tiges fortes et bien droites. Leur substance est ferme
et leur texture satinée. Je ne peux que regretter malgré
tout que Normandie Frills semble préférer le climat normand,
voire britannique, à celui de l'Aquitaine où je me trouve.
Quant à la conservation des tubercules, on verra cet hiver, mais
je ne peux que souhaiter qu'elle soit meilleure que celle de Mish-Mash,
qui chaque année relève du défi...
Ah
! Celui-là, je l'attendais depuis plusieurs années ! Mais
encore fallait-il pouvoir le faire arriver jusqu'en France... Par sa forme,
il ressemble beaucoup à Northlake
Pride, un dentelle incurvé du plus grand effet, obtenu
par feu Robert Surber. Mais en était-ce un sport ou une autre variété
issue de semis ? Eh bien, après avoir testé la bête,
je peux trancher : ce n'est pas un simple sport de Northlake Pride.
D'abord, sa fleur est un peu plus petite. Mais surtout, Northlake Heritage
ne présente pas les mêmes défauts que Northlake
Pride, et en particulier, la fleur, épaisse, est bien présentée
sur une tige longue et solide. Elle ne regarde pas timidement vers le
sol comme celle de Northlake Pride. En fait, c'est un véritable
enchantement que de voir cette fleur si typée, sans les défauts
qui lui étaient liés jusque là, car, je suis bien
placé pour le dire ayant plusieurs fois tenté l'opération,
les caractères les plus négatifs de Northlake Pride
sont ceux qui se transmettent le plus aisément à ses enfants....
Ne reste plus à M. Boley ou à un(e) autre qu'à restaurer
la taille d'origine de la fleur... En attendant profitons de ce Northlake
Heritage sans bouder notre plaisir.
Voilà
une vieille bête que je voulais essayer depuis longtemps. Mais pas
facile à dénicher, le monarque persan ! Enfin, j'ai planté
en 2010 un précieux tubercule de cette rareté dans mon nouveau
terrain. Eh bien, la fleur est belle, sans nul doute : bien formée,
épaisse, de substance ferme et craquante, bien présentée
sur une longue et forte tige. Du Bruidegom de la grande époque,
quoi. Le petit plus de Persian Monarch, c'est sa couleur : un rare et
incongru rose ancien (pour ne pas dire "vieux rose" qui évoque
péjorativement de vieilles guipures poussiéreuses), très
joli et du plus bel effet au jardin. Ceci dit, je dois avouer que ce cultivar
a aussi son "petit moins" : une végétation manquant
de vigueur, d'où une floraison d'abondance moyenne et surtout une
petite tubérisation. Ceci après deux années d'essai
avec un résultat identique. À réserver aux mordus.
Là,
je veux vous mettre en garde contre une photo, visiblement photoshopée,
qui encombre plusieurs sites de vente de dahlias en ligne américains
: certes, Platinum Blonde est blanc, mais PAS DU TOUT blanc pur,
comme il semble l'être sur cette image ! Platinum Blonde
(comme son nom l'indique, finalement), présente des ligules ivoire
et une ruche crème, presque jaune pâle. Du coup, malgré
ses qualités qui sont certaines, la première fleur déçoit,
car les anémones blanches sont très rares (une seule autre
vient d'être mise sur le marché américain, et il n'y
en a aucune sur le marché européen). Ceci étant dit,
une fois remis de sa déception, on est bien obligé d'admettre
que la plante est vigoureuse, bien florifère, et produit des tonnes
de tubercules. Notons tout de même des pédoncules faibles
(comme souvent avec les anémones américaines) et une grande
sensibilité aux viroses. Je ne vous conseille pas Platinum Blonde
si vous n'avez pas transformé votre garage en laboratoire de culture
in-vitro !
En 2010, j'ai été fort désagréablement surpris
de ne pas trouver Purple Flame au palmarès du concours du
Parc floral de Paris. Pourtant, il m'avait semblé survoler tous
les autres candidats. De fait, on ne peut pas manquer Purple Flame : d'abord
son feuillage pourpre aux nervures noires ne passe pas inaperçu,
tant s'en faut ! Lorsque la plante sort de terre, le feuillage est même
complètement noir, comme de l'encre de chine ! Incontestablement,
c'est un des feuillages les plus foncés de tous les dahlias. Les
tiges sont elles aussi très noires, fortes et très rigides.
La fleur est pourpre, plus foncé au revers qui est presque noir,
lui aussi. Et cette fleur est remarquable, tant sa forme est régulière
et épaisse. Rien à redire de la substance, ferme à
souhait. Tout ce camaïeu de pourpres et de noirs est magnifique,
d'autant que, finalement, ce sont les avers des ligules qui donnent la
touche la plus claire, surtout par grand ensoleillement, qui éclaircit
légèrement le pigment du dessus des ligules sans avoir d'effet
sur leur revers. De surcoît, Purple Flame m'a paru facile
à vivre, vigoureux, hâtif et très florifère
jusqu'en novembre. La production de tubercules n'est pas très abondante,
mais cependant honnête. Un de mes coups de cur de l'année.
Cette variété est sans doute promise à un grand avenir
commercial et ce ne serait que justice.
Encore
un dahlia que j'adore ! Cette variété ne passe pas inaperçue,
elle non plus : son coloris pourpre fluo à revers argent est particulièremenr
flashy. La fleur est très épaisse, de forme décoratif
à ligules laciniées, ce qui la rend encore plus inhabituelle.
C'est une plante vigoureuse, hâtive, extrêmement florifère,
qui produit beaucoup de gros tubercules presque sphériques de conservation
facile. Le feuillage est agréable et opulent, sans toutefois se
montrer envahissant. Les pédoncules sont longs et fins, mais cette
finesse implique que bien qu'ils soient rigides, ils ont parfois du mal
à rester impeccables sur une plante très ramifiée.
Rimbaud est issu d'un lot de graines dont j'avais fait cadeau il
y a quelques années à mon ami québécois Bernard
Séguin. Qu'il soit ici félicité d'en avoir tiré
cette belle variété, qu'il m'a permis de nommer moi-même.
Bien que je n'aie aucun souvenir de sa généalogie, je pense,
au vu de la forme de la fleur et plus encore de son épaisseur,
que Rimbaud possède parmi ses ancêtres l'inimitable
Myrtle's Folly. Il faut absolument essayer cette variété
vraiment originale.
J'ai trouvé cette variété dont j'ignorais jusqu'à
l'existence en passant quai de la Mégisserie à Paris. Bien
sûr, puisque je ne connaissais pas, j'ai eu envie de connaître
et j'ai acheté. Je pensais qu'il devait s'agir d'une nouveauté
hollandaise, mais quelle ne fut pas ma surprise en découvrant qu'
un Rising Sun correspondant à l'image du chromo avait été
obtenu en Grande-Bretagne en ...1967 ! Et c'était lui, sans nul
doute. Je m'interroge encore : mais où donc les fournisseurs hollandois
de Vilmorin ont-ils déniché cette antiquité ? Je
n'ai pas la réponse, mais je puis affirmer par contre qu'ils ont
bien fait de le mettre au catalogue, car la variété est
tout à fait méritante. Ces qualités et ses défauts
sont ceux des dahlias anglais : la forme de la fleur est vraiment magnifique,
absolument parfaite. Le coloris est bien fixé, jaune vif à
larges pointes orange ou orange à grandes bases jaunes, comme on
veut. La fleur est bien présentée à 45° sur une
tige d'anthologie, sans aucun défaut. Mais la plante est peu poussante,
prend peu d'ampleur, est peu ramifiée et ne fleurit donc pas beaucoup,
du moins pas autant qu'on le souhaiterait. La production de tubercules
est très moyenne aussi.
Depuis
quelques saisons, Turc renouvelle ses variétés panachées.
Il était temps, car de vieilles bêtes comme Clown
ou plus encore Asturies, n'étaient vraiment plus au top.
Je ne suis pas un inconditionnel des panachés, mais je dois dire
que j'aime bien Riviera, que j'avais remarqué alors qu'il
n'était encore que sous référence provisoire, attendant
d'être nommé. Le principal intérêt de Riviera
est son coloris, frais et délicat : blanc à peine teinté
mauve pâle, très légèrement panaché
de mauve cattleya, en éclats fins et rares. C'est beau comme tout,
et pas du tout fréquent. La plante est sans problème, vigoureuse,
très poussante, produisant des lots de beaux tubercules de conservation
aisée. Les tiges sont fortes et rigides, manquant toutefois un
peu de longueur à mon goût. Cependant la substance est ferme
et la texture satinée, tandis que la forme est informelle (si je
puis dire), mais harmonieuse, ce qui n'est hélas pas toujours le
cas chez Turc. Riviera est sans doute sinon l'un des plus beaux panachés
actuels, du moins l'un des plus originaux et des plus attachants.
Si
l'obtenteur de Sierra Glow est dans la salle, qu'il lève la main
! Ce n'est pas pour le réprimander, mais pour féliciter
cet hybrideur inconnu. Comment est-il possible qu'une variété
comme celle-là puisse se révéler anonyme ? J'en reste
coi. Car enfin, Sierra Glow est absolument magnifique. La fleur, aux larges
ligules gracieusement effilées est typiquement anglo-saxonne (on
peut donc exclure une origine hollandaise). Elle est épaisse à
souhait, mais est surtout fantastique par ses substance et texture : substance
épaisse, très ferme et texture mate donnant aux ligules
un aspect cireux très exceptionnel et fortement jouissif. On pense
à des pétales d'hémérocalle. La couleur est
exquise : plutôt qu'un bronze franc, c'est un orange brique clair
nuancé de rose. Impossible de confondre Sierra Glow avec
n'importe quelle autre variété ! De plus, la plante se montre
vigoureuse et très florifère pour une fleur de taille A.
Dire qu'il m'a fallu attendre quinze ans au moins pour la découvrir
! Ne faites pas comme moi, ce serait du gâchis !
Ah
ah ?! Un cactus incurvé blanc de taille A ? Voilà qui est
fort excitant ! Eh bien après essai, je ne suis pas déçu
! La plante est vigoureuse, de grande taille (au moins 1,40m), et couverte
de fleurs. Celles-ci sont d'un beau blanc pur. Les ligules, très
nombreuses et étroites parce que très turbinées sur
toute leur longueur (c'est un vrai cactus), s'épanouissent d'abord
droites, puis, en prenant de la longueur, s'incurvent très fortement,
donnant pleinement l'effet de tourbillon escompté. Mais surtout,
les fleurs sont d'une épaisseur vraiment exceptionnelle pour un
cactus, et particulièrement un cactus incurvé. Je ne me
lassais pas de les admirer au jardin, et heureusement, la photo rend justice
à cette épaisseur hors norme. Les tiges sont très
longues, mais très rigides aussi et propulsent la fleur hors du
feuillage. À l'arrachage, les tubercules étaient assez nombreux,
sans excès toutefois. Aussi bien, sinon mieux que Camano
Ivory. Une très belle variété qui remplacera
avantageusement votre vieux White Star grisaillant ! (Je DÉTESTE
White Star !)
La
première fois que j'ai eu accès à l'internet (c'était
...mmmh... à l'automne 1998 -Que ça paraît loin !!!-),
je me souviens être resté en admiration devant une photo
pourtant trop compressée de Tioga Seahawk. J'admirais les
ligules bien droites associées à des laciniations très
profondes. Cependant, je n'avais jamais eu l'occasion de tester ce cultivar,
disparu des catalogues avant que je n'en ai eu l'occasion. Comme dans
le cas de son frère Tioga Chantilly, Mr and Mrs Clack ont
mis la main sur ce Tioga à présent ancien et me permettent
ainsi enfin d'assouvir un désir insatisfait. Je trouve Tioga
Seahawk nettement meilleur que Tioga
Chantilly : la fleur est belle, tout à fait comme je l'imaginais,
dans un mélange de tons pastels exquis, bien laciniée, épaisse
et bien portée par une tige bien rigide. Par contre, la plante
me semble anormalement chétive, courte, comme si de pernicieux
virus l'attaquaient sans toutefois que les symptomes habituels soient
présents. Je suis donc dans l'expectative, mais si cela est possible,
je pense que Tioga Seahawk gagnerait à passer en in-vitro
pour régénéreration... De plus, la variété
ne m'a pas l'air de produire beaucoup de tubercules, hélas. Peut-être
marque-t-elle seulement son âge...
Wyn's
Delta Frank est une superbe plante, bien branchue, haute (1,40m) vigoureuse
et florifère, même si la taille des fleurs est limite A/AA.
Ces fleurs sont bien formées, épaisses et bien présentées
sur de longues et fortes tiges. Leur couleur est un orange vermillon très
vif à revers plus clairs. La floraison est assez hâtive.
Cependant, il lui manque un petit quelque chose pour sortir du lot, notamment
du lot des créations Wynne qui sont nombreuses dans le coloris.
Bien plus vigoureux que Wyn's
Safari Sunset, par exemple, qui s'avère être à
l'usage un variété difficile, il est cependant d'un vermillon
nettement moins "fluo" que ce dernier. Mais ma foi, Wyn's
Delta Frank demeure une excellente variété, de culture
aisée, qui fera merveille dans votre jardin comme il le fait dans
le mien.
Si
la variété précédente se montrait un peu chiche
question taille des fleurs, on ne peut pas en dire autant de Yuuraku,
qui se contente d'annoncer modestement une taille A et qui s'avère
presque AA. Et comme la fleur est de type décoratif, elle parait
énorme, tant sa masse est imposante. La couleur est un délicat
jaune bronzé, miel au centre, et les ligules sont larges à
la base pour s'effiler délicatement vers la pointe. Les tiges sont
en vrai béton, comme toujours sur les créations Konishi.
Quant à la plante, elle est sans problème, de belle vigueur,
relativement prolifique, mais d'une floribondité moyenne, à
l'instar de la plupart des cultivars de taille AA. J'aime bien les dahlias
Konishi , et si celui-ci n'est pas le plus réussi, au moins est-il
sans défaut majeur. J'aimerais bien qu'il en soit ainsi de toutes
les créations que j'essaie !
Je n'ai pas (encore) essayé, mais j'ai (déjà) vu en 2011 Chaque année, en participant aux différents jurys techniques auxquels j'appartiens, ou plus simplement en me promenant dans les différentes expositions de dahlias, je suis amené à voir des variétés souvent formidables. Et dans ce cas je me sens frustré de ne pas vous faire connaître d'emblée mon enthousiasme, même s'il n'est pas (encore) fondé sur un vrai test au jardin. Voilà donc ce que je me propose de faire dans les lignes qui suivent, de façon brève et synthétique, juste pour attirer votre attention sur ces potentielles merveilles. Bien sur, je ne manquerai pas de revenir plus longtemps sur certains de ces cultivars après me les être procurés. Pour ceux d'entre eux encore sous référence provisoire de l'obtenteur, cela prendra nécessairement plusieurs années, et peut-être même ne seront-ils jamais mis sur le marché... J'ai parfois du mal à saisir les critères des commerciaux dans le choix des variétés nouvelles à mettre au catalogue... Je crains beaucoup de subjectivité et d'a priori... Enfin, on ne va pas refaire le monde horticole ici. Voici donc ce que j'ai vu cette année et qui m'a enthousiasmé.
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